MÉDICAMENT
PRATIQUE MIXTE
L'ACTU
Auteur(s) : STÉPHANIE PADIOLLEAU
Elanco avait invité Katrine Lecornu, éleveuse et présidente de l’association European Dairy Farmers , lors du lancement d’Imrestor® à Nantes, le 8 septembre dernier, dans le cadre du symposium mammites de la Fédération internationale des laiteries.
L’association European Dairy Far mers (EDF) regroupe environ 500 éleveurs en Europe, dont 70 en France, et assure le suivi de la santé des vaches et des élevages via le benchmarking et le partage d’expérience. Katrine Lecornu, éleveuse et présidente de l’association, effectue un premier constat intéressant : « Il y a des éleveurs qui réussissent très bien partout. » Dans un contexte de prix du lait peu élevé, « ceux qui s’en sortent le mieux sont ceux qui ont les charges de structures les plus faibles ». Par exemple, au Canada ou en Suisse, le lait est souvent payé au-dessus des 50 centimes le litre, mais la rentabilité des élevages n’est pas plus élevée qu’ailleurs, car « il n’y a pas de liens entre le résultat final d’un élevage et le prix du lait, la rentabilité dépend du coût de production ». Ce dernier va dépendre en particulier de la maîtrise des investissements (faut-il investir dans un distributeur automatique de lait à 50 000 € pièce ou opter pour des solutions moins onéreuses, par exemple) et de la gestion de la volatilité des prix. « Il importe davantage d’avoir une bonne trésorerie que de bons résultats. » Le temps de travail, les enjeux de qualité, de protection de l’environnement et le bien-être animal sont aussi des éléments à prendre en considération. Les éleveurs de l’EDF comparent leurs comptabilités. Les frais vétérinaires comprennent les actes et les médicaments vétérinaires, mais aussi tous les frais sanitaires, le parage et les conseils, entre autres. Ils s’élèvent en moyenne à 88 € par vache laitière (VL) au sein des élevages EDF, ou à 1,1 centime par kilo (ct/kg) de lait produit. Ils varient de 45 à 155 €. Les éleveurs ont besoin d’interlocuteurs de confiance qui puissent les guider en ayant une vision globale de l’élevage, aussi bien sanitaire qu’économique, et qui les aident à prioriser les différentes actions.
De grosses variations sont observées en fonction des pays. Une vache laitière paye ses frais d’élevage pendant 1,2 à 1,5 an de production, et ne devient rentable qu’ensuite. En Suisse, les contrôles qualité sont nombreux, le vétérinaire intervient souvent, les médicaments sont chers, les frais sanitaires sont donc plusélevés qu’ailleurs, 188 €/VL en moyenne ou 2,32 ct/kg de lait produit.
En Suède, le rendement des vaches est élevé, mais le coût sanitaire est faible, 77 €/VL (0,8 ct/kg de lait produit), car le taux de renouvellement est élevé, à plus de 37 % par an. Une réglementation stricte explique des honoraires vétérinaires élevés et parfois prohibitifs : les praticiens doivent examiner les vaches et confirmer la mammite avant de mettre en place un traitement. En France, le coût sanitaire est de 95 € par vache ou 1,22 ct/kg de lait produit chez les éleveurs EDF, avec un taux de renouvellement de 27 %. En Allemagne, ce coût est 20 € moins élevé : les périodes du vêlage et du tarissement sont très surveillées, avec une prise de température quotidienne dans la semaine qui précède le tarissement et durant les 15 jours avant et après le vêlage. La politique y est de réduire le nombre de vêlages par vache et par an, puisque c’est une période à risque qui s’accompagne de pertes financières, avec un intervalle entre les vêlages de 420 à 450 jours. Côté français, la politique est, au contraire, plutôt de diminuer les risques et l’intervalle entre les vêlages. La France a développé une politique agricole plutôt sociale, qui privilégie les petites exploitations familiales. A contrario, le Danemark a favorisé les grandes exploitations déjà existantes et tout misé sur leur modernisation. L’évolution des sociétés a toutefois un impact sur l’élevage : certains propriétaires danois de 2 000 vaches s’attendent à ce que, d’ici quelques années, leur gouvernement finance le démantèlement de leurs exploitations, car elles ne seront socialement plus acceptées.
Une particularité française est soulignée, celle de la méfiance des éleveurs vis-à-vis de leurs partenaires, qu’il s’agisse des vétérinaires, des coopératives ou des banquiers. «
Ils ont toujours tendance à penser qu’on va leur tondre la laine qu’ils ont sur le dos.
»
•
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire