Gestion de l’alimentation d’un cheval immobilisé au box pour raison orthopédique

Rationner l’ensemble des aliments du cheval qui reste durant plusieurs semaines au box en raison d’un problème orthopédique est essentiel pour limiter les risques de coliques. Notre confrère Laurent Brogniez a délivré quelques conseils pratiques pour gérer l’alimentation des chevaux pendant cette période à l’occasion des journées nationales des groupements techniques vétérinaires, en mai dernier.

Éviter l’embonpoint et la fonte musculaire

En effet, le cheval immobilisé dans un espace restreint ne pratique plus d’activité physique, alors qu’il a accès à l’aliment toute la journée. Cela peut entraîner une prise de poids, mais également une perte de musculature, qui sera aggravée si l’alimentation est pauvre en protéines. Ainsi, notre confrère ne conseille pas l’arrêt complet des concentrés car ceux-ci apportent les vitamines, les minéraux et les protéines nécessaires au cheval. Toutefois, un granulé peu énergétique pour animaux au repos doit être préféré à ceux préparant à la compétition. En écurie, cet aliment doit être distribué au même rythme de repas que celui des autres chevaux et il convient de surveiller régulièrement l’état d’embonpoint de l’animal pour adapter les quantités distribuées.

Éviter les impactions digestives

L’inactivité et la douleur peuvent aussi entraîner un ralentissement du transit et une accumulation de fibres peu digestives dans les intestins. Cela augmente les risques de coprostase et de coliques. La paille doit ainsi être rationnée, afin d’éviter une impaction intestinale de ces fibres. Ce rationnement peut toutefois diminuer la qualité de la litière. Il est également possible d’utiliser une litière à base de copeaux de bois, mais en veillant à ce que l’animal ne l’ingère pas, car un risque d’impaction existe au niveau de l’intestin grêle (traitement chirurgical). Dans ce cas, une solution à prévoir est la mise en place d’un panier durant la nuit, par exemple, afin de limiter la consommation de paille et de favoriser l’avancée des fibres dans l’intestin.

Le foin ne doit également pas être distribué à volonté, en raison des impactions caecales gravesque sa surconsommation peut provoquer.

Éviter la toux et favoriser le transit

La ration de foin doit être de bonne qualité et, pour éviter l’apparition de troubles respiratoires, dont la toux, celui-ci peut être humidifié ou même cuit à la vapeur. Enfin, il doit être placé au sol, afin de favoriser l’évacuation mécanique du mucus qui s’accumule dans les poumons et la trachée d’un cheval immobilisé.

De plus, du son de blé peut être administré durant toute la durée de l’immobilisation du cheval. La distribution de 2 l de cet aliment par jour, humidifié ou mélangé aux granulés habituels pour en augmenter l’appétence, remplit l’estomac de l’animal et favorise le transit intestinal.

Enfin, si une tranquillisation du cheval doit être réalisée pour qu’il reste immobile au box, notre confrère recommande l’utilisation de l’acépromazine, molécule qui assure à la fois une bonne relaxation de l’animal et une hypermobilité du gros intestin qui réduit le risque de coprostase
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