Retour vers le futur

L’an 2050, cela peut paraître très loin. Mais les projections sur notre avenir sont toujours les bienvenues. Certaines organisations, comme celle des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ont déjà planté le décor : cette dernière estime qu’en 2050, la planète comptera 9 milliards d’habitants… qu’il faudra nourrir ! Alors que les préoccupations sont nombreuses par rapport notamment au réchauffement climatique, à la préservation de l’environnement et aux attentes sociétales des consommateurs.

Trop peu d’études françaises relatives à l’évolution de l’agriculture et de l’élevage en France sont disponibles. L’une d’entre elles, dirigée par Solagro, une entreprise associative indépendante, a cependant élaboré un scénario sur ce sujet. La base du script est le suivant : à l’horizon 2050, l’agriculture et la forêt françaises devront sustenter 71 millions de personnes et le bétail, fournir de l’énergie et des matériaux tout en préservant la fertilité des sols, la qualité des eaux, la biodiversité et le climat.

La mise en scène des éléments actuels disponibles élaborée par les ingénieurs en agronomie, en écologie et en énergie de Solagro aboutit à la vision suivante : inverser le rapport deux tiers/un tiers qui prévaut aujourd’hui en faveur des protéines animales, utiliser les terres arables des plaines pour nourrir les êtres humains (et non les animaux) et les pâturages des montagnes pour élever les vaches, privilégier les élevages en plein air pour les autres productions, diminuer les cheptels. Mais attention, les auteurs n’annoncent pas le clap de fin pour les éleveurs et les vétérinaires, dont les rôles seront alors diversifiés (alimentation, bien-être animal, gestion des écosystèmes, etc.). Malgré quelques critiques, ce scénario a le mérite de proposer d’autres angles d’interprétation du futur et offre des pistes de réflexion pour les acteurs concernés. ●

Lire pages 46 à 51 de ce numéro.