Europe : quel avenir pour la profession vétérinaire ?

Comment faire face aux nouveaux enjeux économiques, politiques, technologiques, sanitaires et environnementaux ? De quelles façons valoriser la médecine vétérinaire, privée ou publique, notamment au sein du marché unique ? Autant de questions sur lesquelles la Fédération vétérinaire européenne (FVE) se penche afin de proposer les solutions adéquates. Elle porte aujourd’hui ses efforts non seulement sur la formation et les parcours professionnels des vétérinaires, mais aussi sur l’évolution de leur champ d’expertise, « afin qu’ils délivrent un service de la plus grande qualité possible, reconnu et valorisé par la société ». Mais comment séduire la nouvelle génération, qui n’est pas forcément enthousiasmée par l’entreprenariat ni l’association ? Dans quel état d’esprit la profession exerce-t-elle aujourd’hui ? À l’issue des dernières réunions de travail, la FVE a mis l’accent sur plusieurs points, dont le niveau d’expertise et le parcours professionnel du vétérinaire, ainsi que l’environnement économique dans lequel il va évoluer. L’assemblée générale de la fédération, en novembre, fera l’état des lieux de l’avancement des différents dossiers.

Selon Thierry Chambon, président du bureau de l’Union européenne des vétérinaires praticiens (UEVP), section de la FVE, l’étude approfondie de la démographie et de l’activité vétérinaires devrait permettre d’élaborer des outils pour résoudre les difficultés rencontrées par la profession dans certains pays de l’Union européenne (UE), que ce soit en matière d’image, de formation, de choix de carrière, d’emploi ou de rentabilité (entretien page 47). Témoin, la dernière étude de la FVE (publiée en 2015 et réalisée auprès de 24 pays de l’UE) pointe de forts écarts entre les pays du nord, de l’est et du sud de l’Europe, notamment concernant les revenus, le chiffre d’affaires et la compétitivité des structures, mais aussi la charge de travail ou la satisfaction en entreprise. Par exemple, la moyenne d’heures travaillées par semaine a été évaluée l’an dernier à 46,8. Mais les Autrichiens et les Suédois en déclarent davantage (plus de 50 heures). Alors qu’en Norvège et en Lettonie, les confrères consacrent moins de temps à leur exercice professionnel (respectivement 39,5 et 39,1 heures). Quant aux jours de vacances, les vétérinaires français et finlandais en prennent deux fois plus (près de 30 jours) que les Tchèques et les Slovaques. Concernant leur choix de carrière, les vétérinaires sondés ont donné une note moyenne de 7,3 sur 10. Le Danemark, la Finlande, la Roumanie et la Suède attribuent la meilleure note. À l’inverse, en Europe du Sud (Italie et Portugal, notamment), ils sont bien moins satisfaits de leur choix de carrière et de leur qualité de vie (avec une note inférieureà 5 sur 10). S’agissant des revenus, ceux-ci peuvent varier du simple au double, selon le pays européen sondé, la taille de la structure et/ou l’activité exercée (infographie ci-dessus).

Dans les années à venir, la profession devra appréhender de nouveaux défis, ne serait-ce que pour répondre à une plus forte demande de soins médicaux pour les animaux de compagnie et exotiques, et plus globalement pour le bien-être animal. Le rôle de la profession dans la prévention et le contrôle des maladies, ainsi que dans la protection de l’environnement devrait encore se renforcer. C’est en tout cas ce que prévoit près de la moitié du panel pour les prochaines années.
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