CONFÉRENCE
PRATIQUE MIXTE
Formation
Auteur(s) : STÉPHANIE PADIOLLEAU
En Finlande, en 2016, seulement cinq molécules sont disponibles, pour cinq spécialités intramammaires en lactation, alors qu’à la fin des années 1980, plus de 25 spécialités étaient disponibles, avec une douzaine de molécules. L’usage des antibiotiques est raisonné, fruit d’une évolution des pratiques pour lesquelles des recommandations nationales sont émises depuis plus de dix ans et réactualisées régulièrement. Dans les pays nordiques, un échantillon de lait est prélevé et testé dans plus de 80 % des cas de mammite. Aux Pays-Bas, 34 % des éleveurs déclarent soumettre des échantillons en cas d’infection clinique, et 22 % lorsqu’elle est subclinique.
Le traitement est fondé sur des analyses bactériologiques, de plus en plus souvent effectuées directement en ferme : s’il s’agit d’une ou de plusieurs bactéries Gram +, un traitement est mis en place ; dans le cas d’une bactérie Gram - ou si rien n’est identifié, aucun traitement n’est instauré. Cela a conduit à une réduction de moitié de l’utilisation d’antibiotiques et à une diminution du volume des retraits de lait, sans différence significative de la durée d’obtention d’une guérison clinique ou bactériologique, ni du risque de nouvelle infection ou d’échec de traitement.
Dans la plupart des cas, le traitement de choix d’une mammite est local. En première intention sont préconisées la benzylpénicilline, l’aminopénicilline et les céphalosporines de 1re génération. En seconde intention, les céphalosporines de 1re génération ou la cloxacilline. Il convient d’éviter les associations d’antibactériens et les céphalosporines de 3e et 4e générations. Dans le cas d’un germe sensible à la benzylpénicilline, le pourcentage de guérison clinique est de 75 % par voie intramammaire et de 81 % par voie parentérale ; et celui de guérison bactériologique respectivement de 56 et 55 %1. La voie parentérale n’est donc généralement pas indiquée. Son efficacité a été prouvée dans le cas d’infections expérimentales par E. Coli pour certaines molécules (enrofloxacine, cefquinome, danofloxacine), mais, en conditions “réelles”, l’utilisation de fluoroquinolones n’a pas donné de résultats probants, aussi est-elle discutée et réservée aux cas de mammites colibacillaires sévères. Le recours aux macrolides, à l’oxytétracycline et au triméthoprime est fortement déconseillé. L’emploi d’intramammaires à large spectre en routine aussi. Les traitements sont ainsi adaptés aux agents pathogènes en cause (au niveau de l’élevage) et à l’animal malade (historique, pronostic, etc.). La Finlande recommande également de ne pas laisser d’antimicrobiens à la disposition du personnel d’élevage, d’enregistrer tous les traitements, tous les échantillons effectués et l’intégralité des résultats d’analyses, d’effectuer des suivis pour évaluer la réponse aux traitements et de mettre en place des procédures pour éviter les résidus.
•
1 Kalmus et coll., 2014.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire