Débat sociétal

Les débats qui gagnent la société sur la souffrance animale, thème auquel le vétérinaire est intimement lié, placent la profession sous les feux de la rampe. Aux yeux des consommateurs, le steack n’est plus seulement une barquette rouge de cellophane, l’animal se dessine derrière… Les scandales médiatiques s’enchaînent : la maltraitance animale en abattoirs est dénoncée, la qualité de l’alimentation aussi, pointée du doigt, par exemple, dans le dernier reportage de Cash Investigation (France 2) sur les nitrites.

Les problématiques à résoudre sont complexes. Les lobbies, variés, peuvent biaiser la perception des consommateurs, attirés, pour certains, par les discours du tout-industriel de la viande, pour d’autres, du tout-sans-viande, ou encore par la promotion d’une pseudo-viande qui n’en a pas la composition.

Le rapport de la commission d’enquête sur les abattoirs a l’avantage de surgir au cœur de cette actualité bouillonnante, même si certains aspects ont été occultés.

Les boîtes noires des abattoirs ont été forcées ; demain, ces derniers pourraient s’ouvrir à la société civile. Les vœux s’orientent vers les parties prenantes. Des mesures sont proposées. Le renforcement des services vétérinaires est mis en avant comme une nécessité.

Souhaitons maintenant que ce rapport accouche de mesures pratiques et qu’il se concrétise par l’évolution de la réglementation. Car ce n’est malheureusement pas le premier rapport sur le sujet : celui de la sénatrice Sylvie Goy-Chavent avait trouvé peu d’échos dans la mise en place de ses préconisations.

Espérons que les forces politiques y prennent appui, sans arrière-pensée électorale. ●

Lire pages 10 et 11 de ce numéro.