Un congrès dédié à la reproduction animale

En marge du 18^e congrès international sur la reproduction animale (Icar) se déroulant à Tours (Indre-et-Loire), la 8^e édition du symposium international dereproduction canine et feline (ISCFR) et le 19^e congrès de la société européenne vétérinaire pour la reproduction des petits animaux (Evssar) ont fusionné en un congrès unique dédié à la reproduction des carnivores domestiques. 300 vétérinaires spécialistes et généralistes du monde entier se sont ainsi réunis du 22 au 25 juin à Maisons-Alfort (Val-de-Marne) pour faire le point sur les avancées dans le domaine de la reproduction. Cet événement a également été l’occasion de rendre un hommage à Patrick Concannon, pilier du monde de la reproduction, décédé l’année dernière après une vie consacrée à faire avancer les connaissances dans le domaine de la reproduction.

Des travaux de recherche pointus

La journée de pré-congrès, organisée en collaboration avec le laboratoire Merial, a réuni des experts, afin de passer en revue la prise en charge des maladies infectieuses en collectivité. Le congrès a offert un programme complet, proposant des sessions consacrées à chacune des branches de la discipline. Certaines présentations ont abordé les avancées des travaux d’équipes de recherche sur des mécanismes de la physiologie de la reproduction, encore mal connue, comme le développement folliculaire, la maturation des ovocytes, ou encore la mise en place et le fonctionnement du corps jaune. Des sessions se sont intéressées aux biotechnologies de la reproduction, de la cryoconservation des spermatozoïdes et des ovocytes à la maturation ovocytaire in vitro. La recherche clinique a été abordée dans des sessions portant sur le développement des résistances aux antibiotiques et de l’intérêt de la réalisation d’antibiogrammes et de traitements antibiotiques raisonnés.

Des études sur de nouvelles prises en charge du pyomètre

La prise en charge du pyomètre a également été remise à jour avec de nouvelles possibilités thérapeutiques, tant sur le plan médical, avec la présentation d’un nouveau protocole à base d’aglépristone, que sur le plan chirurgical, avec l’exposé d’une nouvelle technique d’ovariohystérectomie sous laparoscopie utilisant un gant chirurgical pour faire un port multiple et ainsi diminuer le nombre de plaies chirurgicales. La castration chimique a été abordée, avec notamment la description des effets à long terme, chez le chien et le chat, des agonistes de la GnRH¹ (implant de desloréline) sur la fertilité et le comportement des mâles et des femelles. Leur effet s’estompe progressivement, avec en général une reprise des productions hormonales, suivie, au bout de quelques semaines, par la réapparition des premiers spermatozoïdes et, au bout de quelques mois, par le retour à une fertilité normale. Ces durées sont très variables et dépendent de l’espèce et des individus. Enfin, les animaux exotiques n’ont pas été oubliés, puisqu’une session leur a été consacrée, ainsi que plusieurs posters, abordant les thèmes de la cryopréservation et de la reproduction assistée, et leurs applications dans la préservation de la faune sauvage.

Des appareils dédiés à l’optimisation de la reproduction

En parallèle des conférences, des ateliers pratiques étaient organisés à l’École vétérinaire d’Alfort, encadrés par l’ensemble de l’équipe du Centre d’étude en reproduction des carnivores (Cerca), ainsi que par plusieurs spécialistes européens. Ces ateliers ont été l’occasion pour les congressistes de s’initier ou de progresser dans différents domaines, telles l’insémination intra-utérine sous endoscopie, la congélation de semence canine, la récolte de semence chez le chat ou encore l’échographie de l’appareil urogénital.

Enfin, deux ateliers ont permis de s’entraîner à l’utilisation du computer-assisted sperm analyser (Casa) et du cytomètre en flux (tous deux présentéspar le groupe IMV), ainsi qu’à celle du Minividas^® (Biomérieux) pour le dosage quantitatif de la progestérone.
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¹ Hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires.