Infection à Mycobacterium microti chez des chèvres laitières en France - La Semaine Vétérinaire n° 1690 du 05/10/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1690 du 05/10/2016

REVUE DE PRESSE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : RÉALISÉE PAR KARIM ADJOU, PROFESSEUR À L’UNITÉ DE PATHOLOGIE DES ANIMAUX DE PRODUCTION À L’ENVA  

Mycobacterium microti a été identifié dans un troupeau laitier de 140 chèvres produisant du fromage au lait cru dans les Alpes. Cet élevage semi-extensif (sortie des animaux plus de 6 mois par an) était proche d’un élevage bovin où une infection à Mycobacterium bovis a été identifiée.

Dans le cadre des enquêtes épidémiologiques réalisées sur le foyer bovin, il a été noté que les chèvres et les vaches partageaient certaines pâtures. Le troupeau caprin a donc fait l’objet d’une tuberculination simple.Trois chèvres se sont révélées positivesau test, puis ont fait l’objet d’un abattage diagnostique. Une chèvre présentait des lésions évocatrices de tuberculose, notamment au niveau des ganglions lymphatiques médiastinaux, trachéo-bronchiques et rétropharyngiens, alors que les deux autres n’ont rien montré. À l’examen histologique (coloration de Ziehl-Neelsen), des bacilles acido-alcoolo-résistants ont été mis en évidence. Les résultats de la culture bactérienne faite à partir des ganglions lymphatiques des trois animaux se sont révélés négatifs. En revanche, un ADN de M. microti a été détecté par amplification génique (polymerase chain reaction, PCR) sur les ganglions lymphatiques de la chèvre ayant présenté des lésions.

Indépendamment de cette enquête sanitaire, M. microti a été identifié (génome présentant le même profil moléculaire que celui retrouvé chez la chèvre) chez un blaireau découvert mort à une dizaine de kilomètres de l’élevage. Comme les caprins de cet élevage passent plus de 6 mois à l’extérieur, il se pourrait que la faune sauvage ait contaminé cette chèvre.

Il est à rappeler que M. microti est un agent zoonotique responsable de tuberculose pulmonaire chez l’homme, notamment chez les individus immunodéprimés. Le risque potentiel de contamination humaine par la consommation de lait cru de chèvre est donc réel.

Michelet L., de Cruz K., Phalente Y. et coll. Mycobacterium microti infection in dairy goats, France. Emerg. Infect. Dis. 2016;22:569-570.

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