Occurrence et prédisposition génétique à l’entropion congénital chez les agneaux - La Semaine Vétérinaire n° 1691 du 11/10/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1691 du 11/10/2016

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : KARIM ADJOU 

Un questionnaire a été adressé à des éleveurs d’ovins et de caprins dans le nord de l’Allemagne, afin de les interroger sur l’entropion dans leurs élevages. Ils ont indiqué le nombre de cas cliniques, la race concernée, le mode de reproduction et la technique utilisée dans leurs élevages pour soulager les agneaux. Les premières évaluations des données indiquent une prédominance de cas chez les agneaux de race texel allemand purs ou croisés. En élevage caprin, l’entropion survient principalement chez les chèvres boer. Les cas sont extrêmement rares chez les laitières. Le traitement des entropions par les agriculteurs a montré diverses stratégies. Certains éleveurs contrôlent tous les nouveau-nés systématiquement, constatent cette anomalie peu après la naissance et traitent immédiatement les agneaux affectés, ce qui diminue rapidement les inflammations chroniques et les défauts de la cornée. En raison des recommandations sur le bien-être animal, les agriculteurs devraient être sensibilisés afin de traiter les agneaux le plus tôt possible.

Une origine génétique suspectée

L’origine génétique de cette malformation congénitale a été discutée pendant une longue période et plusieurs expériences ont été menées afin de reproduire cette anomalie. Il existerait une relation significative avec la race, bien que l’entropion soit décrit dans plusieurs. Les agneaux issus de béliers de race texel ou charolaise développent davantage d’entropions cliniques que ceux issus de béliers de race suffolk.

Par conséquent, il pourrait être intéressant d’identifier les gènes associés à l’entropion, de développer des marqueurs génétiques et d’établir des critères de sélection pour les programmes de sélection. Différentes régions chromosomiques ont été associées à l’entropion chez trois races ovines1, mais les connaissances sont encore insuffisantes2.

Le travail mené en Allemagne se poursuit avec des examens génétiques conduits par l’Institut pour l’élevage et la génétique, afin de rechercher de nouveaux marqueurs associés à l’entropion clinique. Des échantillons de sang provenant d’animaux atteints et de leurs parents prélevés au cours de deux saisons d’agnelage consécutives seront ensuite utilisés pour établir un nouveau test génétique, qui permettra de sélectionner les animaux sensibles et ainsi de les exclure de la reproduction. Sans test génétique, la sélection de reproducteurs indemnes est compliquée, car en cas de guérison, il ne demeure aucun indice visible.

1 Mousel M. et coll. Genome-wide association identifies genomic regions associated with entropion in domestic sheep. In: 10th World Congress on Genetics Applied to Livestock Production. Asas, 2014.

2 Hadfield T. Genetic investigation of sheep families demonstrating the entropion eye condition. Plant and Animal Genome 24th Conference, 2015.

L’ENTROPION CHEZ LES PETITS RUMINANTS

L’entropion est une inversion de la paupière, qui peut conduire à un contact direct entre les cils et la cornée et entraîner des lésions cornéennes. Uni ou bilatéral, il affecte la paupière inférieure la plupart du temps. Peu fréquent chez les caprins, il constitue un problème en élevage ovin.
Il peut s’accompagner d’une conjonctivite, d’une kératite, de larmoiement, de photophobie et de douleur. Sans traitement, l’entropion peut conduire à une inflammation chronique, à des infections secondaires ou à une cécité. Une amélioration spontanée avec disparition des signes cliniques est possible.
Différentes techniques ont été développées pour tirer la paupière vers l’extérieur et diminuer les lésions. Dans les cas bénins, il suffit de rouler les paupières manuellement, à plusieurs reprises, dans les premiers jours de vie. Dans les cas graves, des injections sous-conjonctivales ou l’utilisation de clips sont décrites. Le délai moyen pour obtenir la guérison est de 7 jours. Dans la plupart des cas, cependant, des signes cliniques persistent 14 jours en moyenne, et peuvent durer jusqu’à 6 semaines1.
Il est fortement recommandé d’exclure de la reproduction les animaux atteints, car une origine génétique semble probable.

1 Claine F. et coll. Monitoring and management of congenital entropion in lambs: a prospective study. Small Ruminant Res. 2013;111(1-3):1-5.
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