Création de l’Alliance française canine, pour une sélection différente du chien de race

Multiplier la diversité génétique, limiter les hypertypes

Le but de l’AFC est de limiter la consanguinité. Pour y parvenir, elle souhaiterait restreindre le nombre de saillies de chaque étalon (comme cela se fait déjà au Danemark) et modifier le système des expositions canines. Cela passerait par la disparition des classements qui font l’éloge d’un seul animal, afin que plusieurs reproducteurs soient reconnus. De plus, elle envisagerait de réécrire certains standards, afin que leur exagération ne soit pas à l’origine d’hypertypes. « Nous voudrions notamment faire comprendre aux éleveurs qu’un nez trop court ou une conformation trop lourde sont à l’origine de problèmes de santé chez le chien, et que l’insémination artificielle et la césarienne ne doivent pas être le seul moyen pour une race de se reproduire. »

Si la mise en place d’un fichier médical personnalisé pour les reproducteurs entre en vigueur¹, les vétérinaires sont vivement conviés par l’AFC à transmettre les informations afférentes au fichier central canin. Toutefois, à terme, l’association projette de mettre également en place une base de données comportant un fichier médical élargi au plan international, pour permettre au vétérinaire de conseiller les éleveurs sur le choix de l’étalon le plus approprié en matière de santé, de comportement et d’apparence raciale.

Des animaux correctement socialisés

L’AFC souhaite enfin participer à une meilleure connaissance des différentes races canines et de leurs besoins, ceci afin de favoriser l’intégration des chiens dans la société. Notamment, elle s’impliquerait dans la formation des éleveurs, « afin que les chiens qu’ils vendent soient socialisés correctement pour qu’ils aient une chance de bien s’intégrer dans leur famille ».

Le projet semble ambitieux, car novateur et parfois dérangeant. « Il est com pliqué de faire passer nos idées, car nous nous confrontons à l’incompréhension de certains éleveurs, qui sont parfois cho qués par notre façon de voir les choses », déplore Véronique Desramé. « C’est un travail immense, mais notre dynamique va dans le sens du bien-être animal, c’est pourquoi nous avons confiance en l’avenir », conclut-elle.
•

^{1 Selon l’une des propositions du rapport d’activité 2015 n° 13093-2 du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) sur l’encadrement de la génétique des carnivores domestiques : bit.ly/2e6pwjo.}

Pour plus de renseignements : 03 44 96 21 80 ou secretariat.afc@sfr.fr.