Gérer les infections à parvovirus en collectivité - La Semaine Vétérinaire n° 1692 du 18/10/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1692 du 18/10/2016

CONFÉRENCE

PRATIQUE CANINE

Formation

Auteur(s) : BARBARA BERNARD 

Dans le cas des infections à parvovirus, les variables à prendre en compte sont l’immunisation, la résistance de ces virus en dehors de l’hôte, la “pression” virale et la densité de population. En collectivité, il est alors quasiment impossible d’éliminer complètement le risque d’infection à parvovirus, mais il est possible de mettre en place une gestion réfléchie des facteurs de risque pour le limiter.

Agir sur l’hôte

L’immunisation contre le parvovirus

C’est un élément clé, car elle impacte directement la gestion d’élevage et diminue significativement le risque d’infection. Les animaux séropositifs pour les parvovirus sont considérés protégés lors d’une exposition. Si la proportion d’animaux immunisés augmente, les animaux susceptibles (non immunisés) auront moins de risque d’être exposés (immunité de population). Pour assurer cette immunisation, la vaccination doit se faire selon les protocoles, qui indiquent en général deux à trois injections, séparées de 3 à 4 semaines, dès l’âge de 6 semaines (ce qui signifie que la dernière dose est administrée entre la 12e et la 14e semaine d’âge). Néanmoins, les directives de vaccination actuelles soulignent l’importance de limiter le risque d’interférence avec les anticorps maternels, qui est reconnu comme la première raison d’échec vaccinal . La cinétique de décroissance des anticorps maternels étant très variable d’un animal à l’autre, il est recommandé d’étendre la vaccination initiale entre 14 et 16 semaines (administration de la dernière dose), à la fois chez le chien et le chat, pour s’assurer d’une bonne réponse vaccinale, voire au-delà de 20 semaines dans des populations à fort risque d’exposition. Des variants ont été identifiés : -2a, -2b et -2c. Plusieurs études ont démontré que les vaccins sont efficaces, quel que soit le variant.

Les “non-répondeurs” génétiques

Certains individus ayant reçu une vaccination complète et bien administrée ne développent aucune réponse vaccinale. Un chien sur 1 000 ne répond pas au vaccin contre les parvovirus, ce qui est problématique en collectivité (les chats ne seraient pas concernés). Des cas de chiens développant une réponse immunitaire minimale ont par ailleurs été décrits : leur niveau faible d’anticorps peut les protéger cliniquement, mais ils sont malgré tout infectés.

La séroprévalence

Il est possible de déterminer le statut immunitaire d’une population à risque par des tests sérologiques. Cela permet alors de détecter les animaux protégés (les séropositifs) et évite de les déplacer ou de les euthanasier en cas d’épidémie. Il est conseillé de tester tous les animaux entrant dans une collectivité, les séronégatifs devant être isolés ou refusés si possible, le temps d’être vaccinés et testés 2 semaines plus tard.

Tests Elisa

Le test des antigènes parvoviraux dans les fèces peut permettre d’identifier précocement l’infection. Les kits ne sont validés que chez le chien, mais peuvent aussi être utilisés chez le chat1. Attention, des faux positifs peuvent être observés lors de vaccination récente, ainsi que des faux négatifs, probablement à cause d’anticorps liés à l’antigène fécal.

Agir sur l’environnement

La persistance du virus

Les parvovirus peuvent survivre hors de l’hôte au moins 6 mois dans des selles à température ambiante. Il est alors particulièrement difficile de stériliser complètement une collectivité contaminée.

Les installations

Ce sont des variables importantes, qui peuvent influer grandement sur le risque d’exposition aux parvovirus.

Le protocole de nettoyage-désinfection

Il doit être adapté à la collectivité, c’est-à-dire être d’un prix abordable, pratique lors de la mise en œuvre, tout en restant sans danger pour les animaux comme pour les humains. De plus, les parvovirus étant des virus nus, ils sont résistants dans l’environnement. Les ammoniums quaternaires sont à éviter (peu efficaces contre les parvovirus), tandis que l’eau de Javel est efficace.

La densité de population, le rythme de turnover et la “pression” virale

Ce sont des facteurs environnementaux complexes, qui interagissent entre eux. Par exemple, une population dense ne présente pas forcément un risque important d’infection si la population est adulte et entièrement immunisée. En revanche, l’arrivée de jeunes animaux augmente le risque d’introduire des animaux infectés, ce qui augmente alors le risque d’épidémie.

1 Abd-Eldaim M. et coll. Detection of feline panleukopenia virus using a commercial Elisa for canine parvovirus. Vet. Ther. 2009;10:1-6.

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