Des avancées présentées lors des dernières journées vétérinaires apicoles

Les thèmes abordés lors des journées apicoles vétérinaires organisées, les 13 et 14 octobre, à Oniris, par Monique L’Hostis, enseignante-chercheuse, portaient sur le médicament vétérinaire, la toxicologie, les dangers biologiques et l’organisation sanitaire apicole.

La Direction générale de l’alimentation (DGAL), fortement représentée, a rappelé les différentes actions en cours et à venir, en particulier la nouvelle stratégie de lutte contre Varroa destructor dans le cadre du plan apicole européen 2017-2019. Il est prévu un important volet formation et information collective de tous les apiculteurs sur ce danger et les méthodes de lutte. Les sections apicoles des organisations vétérinaires à vocation technique (OVVT) seront sollicitées.

V. destructor : un danger sanitaire de 2^e catégorie à lutte obligatoire

A également été évoquée l’éventualité d’un renforcement de la réglementation, en classant Varroa destructor danger sanitaire de 2^e catégorie à lutte obligatoire. Les missions des vétérinaires et des techniciens en santé animale ou TSA (note de service DGAL/SDSPA/2016-233 du 15 mars 2016), ainsi que leurs compétences requises, telles que parues au Journal officiel le 5 octobre 2016, ont été exposées.

L’ampleur du travail de pédagogie par rapport au Varroa destructor et la complexité du diagnostic en matière apicole rendent l’intervention des vétérinaires formés indispensable et sont aujourd’hui clairement énoncées dans l’ensemble des dispositifs sanitaires élaborés par la DGAL.

Isabelle Rouault, référente nationale en pharmacie vétérinaire à la DGAL, a rappelé les règles de choix en apiculture. Les mauvaises pratiques sont un problème récurrent, comme l’utilisation d’antibiotiques ou de préparations “maison” à base de substances non homologuées pour lutter contre Varroa destructor. Il existe aujourd’hui huit spécialités vétérinaires possédant une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour cette indication, ce qui permet de proposer les solutions adaptées à chaque apiculteur et type d’apiculture. Les laboratoires pharmaceutiques Véto-pharma, Qalian et Chemicals Laif les ont présentées lors d’une table ronde. Le recours à la cascade doit être appuyé par des arguments (manque d’efficacité, par exemple). Rappelons que la raison économique – souvent avancée par les apiculteurs – n’en est pas un.

Des cas cliniques présentés par des confrères ont illustré le problème de la qualité des cires, souvent contaminées par des xénobiotiques impactant le développement des colonies, ainsi que la nécessité d’un suivi spatio-temporel du développement des populations de Varroa dans les ruchers de manière à mettre en place une lutte raisonnée, individuelle et collective.

Étude des facteurs de stress

Enfin, la coexposition des abeilles à un ensemble de facteurs de stress, en particulier les pesticides et les agents vivants pathogènes, est avérée par de nombreuses études. Son impact sur la santé des colonies est exposé dans le rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) qui s’est autosaisie de cette question en 2013¹. L’Anses recommande d’en tenir compte pour des investigations en cas de mortalités anormales, ainsi que pour la mise sur le marché des produits phytosanitaires.
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¹ bit.ly/2eeVMQW.

^{2 Membre de la commission apicole de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires.}