PROFESSION
ACTU
Auteur(s) : MARION BOSSY
Dans une thèse portant sur l’industrie pharmaceutique vétérinaire, notre consœur Marion Bossy étudie la place qu’y occupent nos consœurs et nos confrères.
Une thèse1 consacrée à l’industrie pharmaceutique vétérinaire a donné lieu à une étude approfondie des contraintes réglementaires nationales et européennes ainsi que des acteurs majoritaires du secteur. La France, qui se positionne au deuxième rang mondial de cette industrie, occupe une large place dans l’étude, dans la mesure où̀ elle compte quatre des neuf laboratoires pharmaceutiques vétérinaires les plus puissants au monde.
La comparaison des principaux leviers de croissance (industriels et politiques) proposés lors d’une étude commandée par le gouvernement en 2012 avec la situation actuelle (chiffres 2015) permet de clore cette étude.
La rencontre de personnalités du milieu, dans les secteurs public et privé, ainsi qu’un sondage adressé à̀ plus de 1 000 diplômés vétérinaires et salariés de l’industrie pharmaceutique ont permis de dresser un état des lieux du domaine pharmaceutique vétérinaire et de mieux connaître ses grandes tendances et évolutions. Ce sont notamment La Semaine Vétérinaire et l’annuaire Roy qui ont rendupossible ce sondage à grande échelle. Il a permis d’étudier plus en détail la situation des vétérinaires français ayant fait le choix de s’orienter vers cette industrie. Quelle est leur place en son sein ? Que pensent ces vétérinaires de leur industrie ? Quelles sont, selon eux, les qualités nécessaires pour s’y épanouir ? Le taux de réponse observé a été très élevé : plus de 25 % des personnes contactées ont en effet rempli intégralement le questionnaire. Seules les réponses des vétérinaires travaillant ou ayant travaillé dans l‘industrie pharmaceutique ont été retenues.
81 % de ces répondants travaillent actuellement dans l’industrie pharmaceutique, dont près des trois quarts au sein de l’industrie pharmaceutique vétérinaire (71 %). Bien que 94 % exercent en France, près d’un répondant sur deux assure avoir un rayon d’action qui dépasse les frontières nationales. Les postes occupés par ces derniers sont très variés.
Une fois ce mapping effectué, les moyens de s’épanouir dans cette industrie et ses différentes clés d’entrée ont été étudiés. Il apparaît que près d’un répondant sur deux a effectué un 3e cycle afin de compléter sa formation vétérinaire. 70 % des vétérinaires de l’industrie pharmaceutique vétérinaire occupant un poste de direction ont effectué un 3e cycle.
Si la majorité des 3e cycle rapportés ont été effectués au sein d’instituts d’administration des entreprises (IAE) – pour 45 % des répondants –, près d’une personne sur cinq a suivi un programme au sein d’une grande école de commerce (21 %) ou une formation en médecine/pharmacie (21 %).
Ces répondants ont été interrogés sur ce qu’ils considèrent comme la condition principale à respecter pour réussir son entrée dans l’industrie pharmaceutique vétérinaire.
Sans surprise, les qualités interpersonnelles sont unanimement mises en avant : l’esprit d’équipe et l’adaptabilité apparaissent comme les principales qualités à acquérir pour près d’un répondant sur deux. Le développement à l’international et la réalisation d’une formation complémentaire peuvent également être cités comme des critères importants.
Si cette exigence grandissante d’effectuer un 3e cycle est indépendante de l’éducation proposée au sein des écoles vétérinaires, ces dernières répondent peu à peu aux conseils du gouvernement et à la demande des étudiants en proposant des cours business. C’est le cas de l’École vétérinaire d’Alfort qui, depuis 2014, dispensent des cours de gestion et de comptabilité à tous les étudiants.
L’étude s’est penchée sur la vision que les diplômés évoluant au sein de l’industrie pharmaceutique vétérinaire ont de leur industrie. Elle est unanimement très positive, même si la consolidation des acteurs est de plus en plus complexe et la pression (en matière de coûts ou d’émergence de nouveaux acteurs) de plus en plus forte. De plus, 99 % des répondants ne regrettent pas leur choix d’études, dans la mesure où les connaissances acquises à l’école ou tout simplement le réseau qui s’y est créé ont été déterminants pour le bon déroulement de leur carrière et leur épanouissement quotidien.
Un étudiant qui entre aujourd’hui dans une école vétérinaire a le choix de son parcours et n’est pas conditionné à pratiquer en clinique. De nouveaux outils sont mis à sa disposition (cours de gestion, junior entreprise, mobilité facilitée, etc.) et, à condition de respecter quelques règles basiques de motivation, dont un 3e cycle, un bel avenir se dresse devant lui au sein de l’industrie pharmaceutique vétérinaire, demandeuse de talents.
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1 Bossy M. « L’industrie pharmaceutique vétérinaire : état des lieux, évolution et place des vétérinaires en son sein ». Thèse de doctorat vétérinaire, Alfort 2016.
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