PARASITOLOGIE
PRATIQUE MIXTE
L'ACTU
Auteur(s) : LORENZA RICHARD
La multiplication des cas, parfois graves, dans certains départements pose la question d’une résurgence de la cœnurose.
Alors que la cœnurose semblait anecdotique en France, et cantonnée à quelques troupeaux d’ovins transhumants, les cas de maladie se multiplient depuis quelques années dans certains départements du sud du pays, et posent la question d’une résurgence.
La forme en est grave : l’apparition des symptômes est brutale et l’affection touche un grand nombre d’animaux dans les troupeaux, qui sont parfois rapidement décimés. Tous les types d’ovins sont touchés. Ainsi, des cas d’une rare gravité se sont déclarés chez deux éleveurs des Hautes-Alpes et du Vaucluse durant l’hiver 2013-2014. Le premier a perdu plus de 200 brebis de tous âges et quelques agneaux en deux semaines, soit près de 50 % de son cheptel ; le second 43 béliers sur un lot de 60, soit 70 % de perte. Enfin, un cas a été diagnostiqué dans l’Hérault en août 2015, suivi par une vingtaine d’autres depuis, confirmés en avril 2016.
Les symptômes sont essentiellement nerveux : l’animal ne suit plus le troupeau, semble désorienté, hébété ou aveugle (amaurose), renverse la tête en arrière, tourne sur le côté. Une ataxie, un nystagmus, du pousser au mur ou des chutes peuvent également être observés. Cela est lié à la migration dans l’encéphale de Cœnurus cerebralis, la larve de Taenia multiceps (qui vit à l’état adulte dans l’intestin grêle du chien). Les animaux meurent de cachexie. Certains éleveurs peuvent penser à une listériose, mais l’examen des cerveaux lors de l’autopsie ou par examen histologique permet d’établir le diagnostic, en mettant en évidence les lésions cérébrales (galeries ou vésicules).
Les cas restent sporadiques, toutefois, il convient de ne pas négliger les conditions propices à l’apparition de la maladie. Les causes sont à discuter. La présence permanente de chiens de protection auprès du troupeau, peu ou mal traités contre les parasites, ou avec des antiparasitaires inadaptés, est un élément majeur : la contamination des moutons est en effet orale, par consommation des œufs embryonnés rejetés par le chien. Ce dernier s’infeste également en ingérant des viscères d’ovins parasités. Une diminution de l’élimination des carcasses via l’équarrissage, qui peuvent alors être consommées par les chiens, peut ainsi également entretenir le cycle du parasite et la recrudescence des cas. Une hypothèse de dissémination par d’autres espèces, comme le loup, est également avancée. Ces points seront à préciser. Toutefois, les vétérinaires doivent les prendre en compte afin de prévenir l’infestation des pâtures et l’apparition de nouveaux cas. Le traitement avec un vermifuge adapté doit être recommandé aux éleveurs, au minimum au début et à la fin de la saison de montée au pâturage.
•
Remerciements à Nicolas Keck, directeur du laboratoire vétérinaire de l’Hérault, et Dominique Gauthier, directeur du laboratoire vétérinaire des Hautes-Alpes.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire