Pour l’Anses, la colistine reste non critique

L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient de réévaluer son avis¹ sur l’utilisation de la colistine en médecine vétérinaire. Elle recommande une nouvelle fois de ne pas inscrire cet antibiotique sur la liste des critiques. Parmi les arguments avancés : la baisse du recours à la colistine par voie orale. L’Anses rappelle par ailleurs qu’une interdiction de son usage en médecine vétérinaire en France « entraînerait un report vers d’autres alternatives thérapeutiques », telles que celles à base de céphalosporines de 3^e et 4^e générations, ainsi que les fluoroquinolones, déjà classés critiques.

Réduire de 50 % les usages

Si l’agence ne souhaite pas un tel classement pour cette substance, elle cherche avant tout à préserver son efficacité. Pour ce faire, elle préconise de renforcer le contrôle de son usage et propose même de fixer un objectif de 50 % de réduction de son utilisation en trois ans. Point important, l’Anses préconise aussi de suivre les phénomènes de résistance pour détecter précocement « tout signal d’alerte susceptible de modifier l’analyse bénéfice/risque de l’utilisation de la colistine en médecine vétérinaire ». Cet avis est susceptible d’évoluer en fonction « des avancées et découvertes scientifiques ». L’Anses recommande également de développer des tests de diagnostic rapides et fiables pour identifier la sensibilité des germes à la colistine. Autre précaution souhaitée : adapter la durée des traitements au strict minimum pour atteindre l’objectif thérapeutique. Par ailleurs, l’agence incite à poursuivre les efforts de recherche de traitements alternatifs aux antibiotiques, sans pour autant recourir à l’oxyde de zinc dont l’impact sur l’environnement reste non négligeable.