Pourquoi faire partie d’une académie ? - La Semaine Vétérinaire n° 1694 du 02/11/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1694 du 02/11/2016

Pourquoi faire partie d’une académie ?

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Auteur(s) : CAROLE ANDRÉ 

ÉMETTRE UN AVIS SYNTHÉTIQUE ET ARGUMENTÉ

On entre à l’Académie vétérinaire le plus souvent après avoir été sollicité par un de nos confrères déjà académicien. Les membres actuels proposent de nouvelles personnalités, en fonction de leurs compétences et de l’intérêt de leur travail et de leurs recherches. Les trois sections (Recherche/enseignement, Santé publique vétérinaire/productions animales et Sciences cliniques) travaillent sur des sujets d’actualité et, souvent, cela se traduit par des avis relativement courts accompagnés d’un rapport complet. Actuellement, je travaille par exemple avec mes collègues sur les risques sanitaires liés à la faune sauvage. J’ai aussi proposé des avis sur les élevages d’autruches (qu’il ne faut plus considérer comme des animaux sauvages) ou sur les risques sanitaires pour les enfants visitant les fermes pédagogiques. L’idée est de compiler les travaux des spécialistes de telle ou telle question afin d’émettre un avis synthétique et argumenté. Notre rôle est de prévenir les crises, et les exemples sont nombreux (chiens mordeurs, encéphalopathie spongiforme bovine, influenza aviaire, etc.). Dans sa séance bisannuelle, l’Académie remet des prix destinés surtout à des publications, dont des thèses de doctorat vétérinaire remarquables.
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 Jeanne Brugère-Picoux

TRAITER DES SUJETS “CHAUDS” EN TANT QU’EXPERT

Faire partie d’une académie est une forme de reconnaissance. On vous propose de rejoindre la compagnie, car vos compétences dans votre spécialité sont reconnues. Vous faites partie des meilleurs experts dans tel ou tel domaine. À l’Académie d’agriculture, les vétérinaires sont peu nombreux. Nous sommes surtout d’anciens enseignants ou chercheurs, et l’effectif des praticiens est finalement assez faible. La principale mission de l’Académie est d’émettre des avis, fondés sur les recherches et les débats menés entre les membres. Elle traite tous les sujets “chauds” du moment en lien avec l’agriculture : le climat, l’eau, le bien-être animal, les sols, les filières et leurs crises... Tous les 15 jours, les sections se rencontrent pour travailler sur leur sujet. La difficulté pour les confrères de province réside dans le fait que toutes les académies sont localisées à Paris et qu’il n’est donc pas aisé pour eux de s’y rendre régulièrement. Du coup, résidant à Toulouse et en disponibilité de l’Académie, je suis davantage observateur qu’acteur, même si je lis avec attention les rapports et les publications édités par l’Académie, toujours d’une grande richesse et très bien documentés.
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 Pierre-Louis Toutain

NOUS SOMMES CHOISIS PAR RAPPORT À NOS TRAVAUX

Devenir membre d’une académie a un côté très flatteur. C’est un honneur. Nous sommes choisis par nos pairs sur notre curriculum vitæ, par rapport à nos travaux ou aux positions que nous avons occupées dans notre carrière. Je suis actuellement secrétaire du groupe vétérinaire de l’Académie de médecine, qui compte six postes de membres titulaires et une douzaine de postes de membres correspondants. Nous avons une réunion toutes les semaines, ainsi que des séances à thème. Les membres doivent soumettre un article par écrit sur le thème désigné afin d’alimenter le bulletin de l’Académie. Ancien chercheur à l’Institut Pasteur, je travaille sur le thème des vaccins en virologie, des nouveautés en immunologie ou de nouveaux modes de vaccination.
Les avis que nous formulons permettent de faire le point sur des questions d’importance. L’Académie a une relation privilégiée avec le ministère de tutelle pour lui faire part de ses conclusions, même si cette influence a diminué en 50 ans. Pour ma part, cette année est ma dernière en tant que membre titulaire, puisque je suis atteint par la limite d’âge ! À 80 ans, il est temps de laisser la place à quelqu’un de plus jeune. On devient membre émérite. C’est la règle !
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 Marc Girard
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