Un nouveau vaccin expérimental pour lutter contre la bronchite infectieuse - La Semaine Vétérinaire n° 1694 du 02/11/2016
La Semaine Vétérinaire n° 1694 du 02/11/2016

SYNTHÈSE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : KARIM ADJOU 

Actuellement, la bronchite infectieuse (BI) représente une cause majeure de perte économique dans les élevages avicoles (ponte et chair). Depuis près d’un demi-siècle, des essais vaccinaux ont été entrepris pour contrôler la propagation du virus et maintenir la santé et la productivité des poussins. Cependant, du fait d’un grand nombre de sérotypes, ces vaccins vivants modifiés ou inactivés n’ont pas été en mesure de contrôler complètement l’affection.

Du fait de la nature très contagieuse de toutes les souches de virus de la BI, les mesures hygiéniques n’ont jamais eu non plus beaucoup de succès dans le passé. Depuis plus d’un demi-siècle, l’accent a été mis sur le développement de vaccins vivants atténués (adaptés à l’œuf) ou en émulsion huileuse.

Des vaccins atténués ou vivants

L’importante condition préalable pour le succès d’un programme de vaccination est une connaissance fiable des sérotypes impliqués dans les foyers habituellement rencontrés dans une région donnée. Une telle information est obtenue habituellement par une surveillance constante et à long terme des sérotypes et pathotypes. La séquence des acides aminés au site de clivage peut aider aussi aux études épidémiologiques.

Dans les régions à forte densité avicole, les élevages chair et ponte sont habituellement vaccinés avec un virus BI très atténué de sérotype Massachusetts (H 120). L’administration est effectuée par aérosols dans les couvoirs. Les poulettes sont revaccinées une ou deux fois pendant la période de croissance avec un virus Massachusetts moins atténué (H 52). Si un sérotype nouvellement émergent est diagnostiqué, le virus atténué de ces souches doit être utilisé en vaccin vivant. Il est aussi courant en pratique d’employer un vaccin inactivé par le formol et adjuvé avec un excipient huileux par injection intramusculaire avant la mise en ponte. De tels vaccins peuvent contenir d’autres valences vaccinales comme le virus de la maladie de Newcastle, celui du syndrome chute de ponte et celui de la maladie de Gumboro. La durée de l’immunité suivant l’apport des vaccins vivants et inactivés est estimée à 1 an. Tous les vaccins actuellement disponibles protègent bien contre les symptômes et les pertes de production. Cependant, ils ne préviennent pas les surinfections par des virus BI d’un sérotype ou pathotype identique ou différent (nouveaux variants tels que les QX, QI, etc.). De plus, la différenciation entre les anticorps d’origine vaccinale ou sauvage n’est pas possible actuellement.

Un vaccin à ADN

La production d’un vaccin sûr et efficace pour contrôler la propagation du virus de la BI est donc cruciale. Dans une étude1, des chercheurs chinois ont développé un vaccin à ADN dérivé de la glycoprotéine S1 à base de polyépitope appelé pV-S1B + S1T, composé de la souche QX-like de Shangai (SH 1208), des épitopes des lymphocytes T de la souche Holte BF2, des épitopes australiens de la souche T, dominante des lymphocytes B épitopes de neutralisation des cellules. Des poulets (n = 80) exempts d’organismes pathogènes spécifiques (EOPS) ont été répartis en quatre groupes. Chacun a été immunisé par voie intramusculaire avec une solution purifiée de pV-S1, pV-S1B, pV-S1B + S1T, ou pVAX 1 (vecteur témoin). La primovaccination a été réalisée à 7 jours d’âge, suivie d’une autre injection 3 semaines plus tard en utilisant la même dose et la même voie d’administration.

Deux semaines après la seconde immunisation, 15 poulets dans chaque groupe ont été inoculés par une dose importante de la souche virale SH 1208 par instillation nasale. Dix de ces animaux ont été suivis quotidiennement pour observer la mortalité et les signes cliniques de la maladie. Les cinq autres ont été utilisés pour effectuer le test de la ciliostase, 5 jours après le challenge viral, afin de vérifier la protection. L’évaluation de l’excrétion du virus, par reverse transcription polymerase chain reaction (RT-PCR) quantitative a indiqué que pV-S1B + S1T protège contre le virus de la BI et réduit significativement l’excrétion virale. Ces résultats ont démontré que le vaccin à base de polyépitope du virus de la BI empêche efficacement l’infection et constitue, selon les auteurs, un vaccin potentiel pour protéger le poulet contre cette maladie.

1 Tan L., Zhang Y., Liu F et coll. Infectious bronchitis virus poly-epitope-based vaccine protects chickens from acute infection. Vaccine. 2016;34(44):5209-5216.

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