Symposium Phileo : quand la nutrition et la santé font de bons alliés !

C’est à Toulouse que s’est déroulé le symposium Phileo¹ sur la conduite d’élevage et la santé du ruminant. Deux cent soixante participants de 42 nationalités différentes ont assisté à cet événement d’envergure internationale qui a eu lieu les 1^er et 2 juin 2016. Il était consacré à l’alimentation des ruminants et au management des transitions alimentaires, mais aussi à la gestion des maladies métaboliques et sanitaires associées. En effet, les transitions alimentaires sont connues comme étant des périodes de stress et/ou de déficit énergétique, ce qui affaiblit le système immunitaire et augmente ainsi la sensibilité des animaux aux infections. Au fil des discussions, un consensus s’est dégagé : l’objectif de l’élevage des ruminants serait, en plus de produire des animaux sains, d’améliorer leur bien-être.

L’alimentation pour contrer déficit énergétique et cétose

Pour une vache laitière en période de lactation, l’incidence des maladies métaboliques et/ou infectieuses varie fortement au cours du cycle de production. Les vaches se trouvent en déficit énergétique au moment du vêlage, déficit qui se prolonge pendant la lactation. Les vaches mobilisent ainsi leurs réserves corporelles pour équilibrer l’apport énergétique alimentaire et l’énergie nécessaire à la production laitière, ce qui provoque des maladies métaboliques, telles que l’acétonémie (la cétose). Cette dernière entraîne, à son tour, une diminution voire une perte de la production laitière, et des échecs de la reproduction (risque de métrites). La principale cause de cette acétonémie est alimentaire, par exemple lors d’un rationnement fortement énergétique au moment de la période sèche, avant le vêlage. D’autres facteurs impliqués sont zootechniques et liés à la gestion de l’élevage (forte densité, système d’aération insuffisant, accès limité à l’eau) ou sanitaires (vêlage dystocique). Ce trouble métabolique influence les performances de la vache elle-même, ainsi que sa descendance.

Limiter les maladies métaboliques et infectieuses autour des transitions alimentaires

Plusieurs paramètres doivent être contrôlés afin d’assurer une transition alimentaire sans complication lors des périodes critiques. La bonne maîtrise des paramètres zootechniques est une clé de réussite d’un élevage sans problèmes sanitaires. Il est important d’offrir un espace suffisant pour les animaux avec des aires de repos confortables, ce qui réduit le stress social, et de fournir de l’eau propre.

La formation du personnel tient aussi une place importante, afin qu’ils identifient précocement les vaches ayant besoin d’une attention médicale. Lors d’acétonémie, il est recommandé de recourir à des tests plus précis (concentration sanguine de β-hydroxybutyrate) avant la mise en place d’un traitement adapté. Dans tous les cas, il convient d’éviter de stresser les animaux, et l’administration de traitements doit être justifiée et effectuée en douceur.

Élever des veaux sans stress

La vaccination est un élément important : elle permet de conférer une immunité active à la vache et passive aux veaux via le colostrum qui doit être ingéré dans les 24 heures suivant la naissance. Le stress des veaux autour du sevrage devrait être réduit, et leur alimentation raisonnée. Les animaux peuvent être sevrés à partir du moment où ils consomment au moins 2 kg d’aliment sec. Il a souvent été recommandé de loger les veaux individuellement pendant une à deux semaines après le sevrage. Cependant, des études récentes ont montré que rassembler les veaux dans des petits groupes avant le sevrage les incite à consommer davantage d’aliments solides et réduit l’incidence des maladies respiratoires, surtout si la répartition tient compte de l’historique des sujets en matière de pathologie respiratoire. La longévité en production d’une vache laitière est négativement corrélée au nombre d’épisodes de maladies respiratoires contractés entre la naissance et le premier vêlage.
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