Hommage à Bernard Clerc

Bernard Clerc est décédé le mardi 8 novembre 2016, à l’âge de 75 ans, des suites d’une longue maladie contre laquelle il a lutté avec pugnacité et dignité, avec le soutien de sa famille. Après des études secondaires au lycée Buffon à Paris, Bernard Clerc intégra l’École nationale vétérinaire d’Alfort en 1961, où il a été diplômé en 1965. Il effectua son service militaire à Madagascar, puis travailla une année en rurale, à Moulins (Allier), chez le D^r Clouet, ancien président du Conseil de l’Ordre des vétérinaires. Il devint ensuite assistant du P^r Brion.

Bernard est resté à l’École nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA) jusqu’en 1983, année où il a rejoint l’école de Lyon. De retour à Alfort en 1993, il a développé le service d’ophtalmologie qui reste un élément marquant pour l’EnvA.

Bernard fut un pionnier, développant une spécialité, l’ophtalmologie, et les enseignements associés². Il était très attaché à la transmission des connaissances.

Dans les années 1970, il aimait expliquer les examens spécifiques à réaliser aux étudiants, ainsi qu’opérer avec eux l’après-midi pour leur montrer les nouvelles techniques utilisées alors chez les carnivores domestiques. Le premier enseignement postuniversitaire d’ophtalmologie qu’il organisa en 1973 fut un succès et objectiva la mutation qui se faisait jour dans le domaine de la médecine des animaux de compagnie.

Ce fut aussi un collaborateur très actif des Éditions du Point Vétérinaire, comme auteur d’articles et rédacteur en chef du Point Vétérinaire. Il publia une première édition d’Ophtalmologie vétérinaire en 1981, puis une seconde beaucoup plus complète (664 pages) en 1997, toujours avec des schémas simples mais très didactiques de Marc Willot et une couverture dessinée par sa fille Véronique.

Bernard Clerc était aussi le secrétaire de la Société française d’histoire de la médecine et des sciences vétérinaires. On lui doit plusieurs articles historiques, dont le dernier fut publié dans le bulletin en février 2016. C’était un bibliophile passionné, collectionneur d’ouvrages d’équitation et de traités vétérinaires. Son érudition avait amené Johan Dejager à le solliciter pour rédiger un des textes de sa grande somme, Great Books on Horsemanship, édité par Koert van der Horst. Bernard y avait inséré « The development of equine medicine in Europe viewed through the works of the equine veterinarians of the 17 ^th and 18 ^th centuries ».

Très attaché à son école, il était membre et administrateur de l’Association des anciens élèves et amis de l’école d’Alfort, qu’il soutenait activement. Il était aussi très attaché à sa promotion, Alfort 65, et pour qu’elle réalise la visite de l’ENVA, qu’il avait en partie organisée, le 12 octobre 2016. Il a regretté vivement de ne pas pouvoir accompagner ses amis, mais il s’est assuré, auprès d’autres amis enseignants, de la bonne organisation jusqu’au jour de la visite.

Lors de la cérémonie religieuse, le mardi 15 novembre à l’église Saint-Rémi de Maisons-Alfort, nombreux étaient les amis vétérinaires présents auprès de sa famille. L’église était comble et les hommages émouvants de ses enfants et de ses amis nous ont permis de garder en mémoire l’image d’un ami fidèle et patient qui a suivi son chemin dans la simplicité, mais en étant un exemple tant sur le plan professionnel qu’amical. Il a laissé un bel héritage à la profession vétérinaire et à l’école d’Alfort.

Que cette famille très unie, sa femme Anne, ses enfants Nicolas, Véronique et Charlotte, ses petits-enfants Orso, Paul et Ombeline soient assurés de toute notre amitié.
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¹ Lire aussi en pages 54 et 55 de ce numéro.

² Ses principales activités d’enseignant sont présentées dans l’hommage écrit par Sabine Chahory, à paraître dans le prochain numéro de La Semaine Vétérinaire.