Effets sur l’organisme des acides gras polyinsaturés

Les acides gras (AG) sont majoritairement apportés par l’alimentation, notamment ceux dits essentiels car ils ne sont pas synthétisés par l’organisme (encadré). Ils participent à la structure des membranes, de la peau et des gaines des nerfs, comme l’a expliqué Patrick Conesa, praticien à Corbas (Rhône) à partir des travaux d’Amandine Brochot, docteur en biologie, lors du cours de base en phytothérapie et micronutrition de Wamine, le 25 septembre à Paris.

Le cerveau est l’organe le plus riche en lipides, et les AG polyinsaturés représentent 50 % de la substance grise et 70 % de la substance blanche. Ses membranes cellulaires ont une teneur particulièrement élevée en AG oméga 3. Ces derniers, notamment, jouent un rôle important dans la fluidité membranaire, qui permet la déformabilité de la cellule et la communication intercellulaire (canaux ioniques, entre autres). Celles-ci sont ainsi conditionnées par la nature des AG, donc de l’apport alimentaire. Les AG polyinsaturés jouent également d’autres rôles intracellulaires (sources d’énergie dans la mitochondrie, expression des gènes dans le noyau), ils véhiculent les vitamines liposolubles A, D et E et participent à la synthèse des stéroïdes à partir du cholestérol.

Nombreux rôles des acides gras oméga 3 et 6

Par ailleurs, les AG oméga 3 ont une action anti-inflammatoire et interviennent dans la résolution de l’inflammation dans tous les organes, ce qui permet la prévention d’asthme, d’athérosclérose, d’obésité, etc. Les oméga 6 sont généralement pro-inflammatoires. L’efficacité de l’action anti-inflammatoire recherchée en cas d’affection dépend du ratio oméga 6/oméga 3 apporté par l’alimentation. Un ratio de 1/5^e est conseillé. Toutefois, la ration distribuée aux animaux (industrielle des carnivores, par exemple) est souvent déséquilibrée car elle apporte beaucoup d’oméga 6. Introduire un complément alimentaire plus riche en oméga 3 pourrait ainsi être recommandé lors du traitement de différentes affections.

Plusieurs références scientifiques montrent que l’apport d’oméga 3 a un impact sur l’immunité, en diminuant l’adhésion des pathogènes sur les membranes et en agissant sur la perméabilité intestinale. Ils peuvent ainsi être utilisés en cas de modification du microbiote ou de dysbiose. Les chercheurs confirment également que ces AG jouent un rôle sur l’élasticité et la santé de la peau (le score de prurit diminue chez un chien atopique après deux mois de supplémentation), sur les boiteries (amélioration de la mobilité progressivement en trois mois de supplémentation), sur la vision (constituants des membranes rétiniennes et action anti-inflammatoire dans le syndrome de l’œil sec), et préviennent les maladies cardiovasculaires, sans les traiter (actions anti-inflammatoire, anti-arythmique, hémodynamique, etc.).
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