Tarissement et bien-être des vaches laitières

La douleur constitue la principale atteinte au bien-être des vaches au moment du tarissement, mais une diminution des comportements normaux et une augmentation des infections sont également observées. Ces éléments sont exacerbés lorsque la production de lait est encore élevée le jour du tarissement. En outre, les pratiques actuelles de tarissement s’accompagnent d’une restriction alimentaire et d’une mise à l’écart du troupeau, ce qui peut être considéré comme une altération des cinq libertés définissant le bien-être des animaux d’élevage : être libre de s’alimenter et de s’abreuver correctement ; être libre de manifester les comportements naturels de l’espèce ; être dépourvu de maladie, de douleurs et de blessures ; être à l’abri d’inconforts physiques et thermiques ; être dépourvu d’angoisse et de stress chronique.

Apprécier la douleur au tarissement

Les vaches manifestent leur douleur de manière généralement discrète, le plus souvent par des changements de comportements. Des critères ont été déterminés afin d’identifier les animaux en souffrance : diminution des déplacements et des interactions avec les autres individus du lot, réduction de l’ingestion alimentaire, augmentation de gestes liés à la source de la douleur (coups de pieds dans le flanc, réponse à la palpation de la mamelle), modification du niveau de réactivité, changement des postures habituelles, grincement de dents, mauvais état du pelage lié à une diminution du grooming et évolution des indicateurs de stress physiologiques (augmentation du rythme cardiaque, altération de la fréquence et de la profondeur respiratoire). Au tarissement, la douleur peut s’évaluer en fonction du comportement de repos et de la réponse à la palpation des mamelles. La question à poser est : des changements dans la façon dont la vache se repose après le tarissement sont-ils visibles ? Les animaux dont le pis est engorgé et douloureux se couchent moins longtemps et moins souvent que les autres. À la palpation de la mamelle, 20 % des vaches manifestent des signes de douleur immédiatement après le tarissement (score 2), et 6 % une douleur sévère (score 3) (figure).

Les infections, une autre source de douleur et d’inconfort

Les infections mammaires constituent une autre atteinte au bien-être des vaches. Les statistiques montrent qu’environ 60 % des nouvelles infections mammaires se développent pendant la période sèche. Deux étapes à risque ont été identifiées : juste après le tarissement, lors de pertes de lait et de retard à la formation du bouchon de kératine, et juste avant le vêlage. Les pertes de lait multiplient par six le risque de nouvelle infection mammaire, et ce risque augmente de 77 % par tranche de 5 kg de lait produit au-dessus du seuil de 12,5 kg par jour au moment du tarissement. Toutes les mammites cliniques sont responsables de douleur. D’un point de vue économique, une mauvaise gestion du tarissement et une fréquence élevée de mammites ont des répercussions sur les résultats des exploitations, car cela augmente le taux de réforme, lemanque à gagner lié au retrait du lait ou à une production plus faible, et diminue la fertilité des vaches à long terme.
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