CONFÉRENCE
PRATIQUE MIXTE
Formation
Auteur(s) : LORENZA RICHARD
Le prolongement de l’engraissement des porcs plus légers en fin de bande durant 21 jours se révèle économiquement intéressant, d’après des résultats obtenus par l’Ifip, Institut du porc.
Pour optimiser le poids des porcs en fin d’engraissement, composante essentielle du paiement des carcasses, les éleveurs mettent en place des pratiques spécifiques. Une enquête menée dans 22 élevages naisseurs-engraisseurs du Grand Ouest montre la diversité considérable des pratiques de gestion des fins de bande, suivant la taille et la conduite des exploitations ou en lien avec leur environnement commercial. Les éleveurs enquêtés font partir les animaux d’une bande en plusieurs départs (45 % en trois départs, 36 % en quatre et 18 % en cinq ou plus). Les porcs les plus lourds sont extraits les premiers dans 90 % des cas, retirés de chacune des cases pour un “détassage” (35 %) ou uniquement des cases les plus lourdes (65 %). Les départs suivants sont le plus souvent effectués par “détassage” également. Dans les grandes exploitations où l’intervalle entre bandes est souvent plus faible, les porcs les plus lourds d’une bande peuvent partir en même temps que ceux de fin de lot de la bande précédente.
Lorsque les salles d’engraissement doivent être vidées, les animaux restants partent à l’abattoir dans la moitié des élevages enquêtés, mais l’engraissement des plus légers (en moyenne 5 % de l’effectif de la bande) est prolongé dans l’autre moitié des cas. Ces porcs de fin de bande sont transférés vers des locaux spécifiques ou mélangés avec les porcs des bandes suivantes pour un engraissement complémentaire de 22 jours en moyenne. La plupart des éleveurs limitent celui-ci à 2 à 6 semaines, au terme duquel les porcs sont envoyés à l’abattoir même s’ils n’ont toujours pas atteint le poids optimal. D’autres éleveurs poursuivent encore l’engraissement jusqu’à l’obtention de ce poids. Cependant, 15 % des porcs concernés par l’allongement de la durée d’engraissement sont encore abattus trop légers.
Une étude est menée en parallèle sur une bande de 144 porcs en station expérimentale, abattus en six départs : les derniers porcs abattus (DEP6) le sont 57 jours après les premiers (DEP1).
Les résultats montrent que les performances des animaux mis à mort en fin de bande (DEP4 à DEP6) sont inférieures (vitesse de croissance plus lente, indice de consommation plus élevé) à celles des porcs qui le sont en premier. Ces différences sont à relier à des écarts de poids à la naissance, les plus légers ayant une vitesse de croissance et une capacité d’ingestion moindres. La durée d’engraissement supplémentaire permet un alourdissement, donc un gain économique pour l’éleveur, mais engendre également une charge alimentaire accrue. Toutefois, dans le contexte économique du premier semestre 2015, 21 jours d’engraissement supplémentaire apportent un gain de marge de 10 à 20 € par animal. En effet, alors que les animaux DEP4 atteignent les 115 kg de poids vif attendus en moins de 21 jours, avec un gain de marge plafonnant autour de 10 € par porc, ceux des profils DEP5 et DEP6 sont tellement pénalisés lorsqu’ils sont vendus trop légers que l’intérêt économique de prolonger leur engraissement est plus marqué. Ce bénéfice est maximal dans un contexte de prix du porc élevé et de prix de l’aliment bas. Enfin, les locaux réservés aux fins de bande nécessitent des frais non pris en compte dans cette étude, et le mélange de ces animaux à ceux des bandes suivantes risque de dégrader le niveau sanitaire de l’élevage.
Ainsi, prolonger l’engraissement des porcs de fin de bande est intéressant, mais cela ne doit pas s’entreprendre au détriment du niveau sanitaire et un suivi des performances des animaux est requis. Le projet en cours, Mogador (Casdar1), vise notamment à intégrer ces pratiques de gestion des fins de bande dans un modèle global servant à évaluer l’incidence des pratiques d’élevage sur le résultat économique et environnemental de l’atelier porcin.
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1 Compte d’affectation spéciale développement agricole et rural.
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