CONFÉRENCE
PRATIQUE MIXTE
Formation
Auteur(s) : LORENZA RICHARD
J’espère motiver les praticiens ruraux à réaliser des radiographies chez les ruminants et à ne pas réserver cette procédure aux animaux de compagn ie ou aux chevaux », a déclaré notre confrère Pierre-Yves Mulon, lors de la journée technique du groupement technique vétérinaire (GTV) de Bourgogne à Autun, le 13 octobre dernier.
En effet, alors que la radiographie est utilisée en routine pour la médecine et la chirurgie des animaux de compagnie, des réticences existent pour celles des ruminants. Elle peut toutefois être envisagée en ferme, et donne des informations pertinentes au praticien sur les plans diagnostique et pronostique, avec un réel intérêt.
Par exemple, chez un bovin qui boite, la palpation est parfois insuffisante pour établir le diagnostic. La radiographie permet d’éviter de confondre une fracture avec une rupture du ligament croisé antérieur, une subluxation du coude ou encore une luxation de phalanges, autant de cas que notre confrère a rencontrés dans sa pratique. Lors d’une luxation de phalange, notamment, la réduction est rapide, mais se tromper de diagnostic implique de prescrire un traitement inadapté. La radiographie, en précisant le diagnostic, permet ainsi d’appliquer un plan thérapeutique approprié, à la grande satisfaction de l’éleveur.
Lors d’arthrite septique, le diagnostic peut être aisément établi sans imagerie, mais la visualisation d’une ostéolyse à la radiographie obscurcit le pronostic et évite au praticien comme à l’éleveur d’investir dans un traitement antibiotique long et coûteux dont l’issue est incertaine. La radiographie permet alors d’affiner le pronostic, et d’envisager directement soit un lavage à l’aiguille fine, soit une arthrotomie, soit la réforme de l’animal.
Le matériel le plus pratique est constitué d’un générateur portatif (entre 50 et 80 kV, 16 et 20 mA), avec des cassettes et des films standard ou, plus pratique, des radiographies digitales. Cela est souvent suffisant et de mise en œuvre assez simple pour l’envisager en ferme. Ce matériel peut être coûteux, mais il ne nécessite pas d’investissement supplémentaire s’il est déjà utilisé pour l’équine ou la canine. L’important est d’expliquer aux clients que les appareils, et éventuellement l’ordinateur, sont fragiles et doivent être manipulés avec soin, pour limiter les risques de chute ou de coups par les animaux. Si la contention du bovin est suffisante, une personne peut alors tenir la cassette (un auxiliaire vétérinaire, par exemple, davantage habitué à ce genre de manipulation) et le praticien dirige le faisceau de rayons X.
Deux vues orthogonales suffisent la plupart du temps pour la radiographie du squelette appendiculaire distal, et des vues obliques pour celle de l’onglon, afin de bien identifier la phalange atteinte sans superposition. Les parties proximales des membres sont plus difficiles à visualiser, mais une radiographie médio-latérale du coude, de l’humérus ou de l’épaule peut être réalisée, en plaçant la cassette du côté atteint, ainsi qu’une vue ventro-dorsale pour la hanche. Pour le grasset, l’idéal est d’en effectuer deux avec le membre en appui : latéro-médiale et caudo-craniale.
Concernant les poumons, les vues latérales sont souvent suffisantes, mais plusieurs autres sont parfois nécessaires afin d’évaluer de façon exhaustive toute l’étendue du champ pulmonaire. De multiples clichés peuvent également être pris au niveau du cou (masse), de la tête (traumatisme), des dents (abcès) ou des sinus (actinomycose), selon la partie atteinte. Enfin, faire des radiographies du réseau est aussi envisageable, la cassette étant positionnée horizontalement en regard du processus xiphoïde, mais cela requiert une forte pénétration des rayons et l’interprétation des clichés est parfois difficile.
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