antibiorésistance : les vétérinaires mobilisés !

One Health, “une seule santé” : le praticien vétérinaire est le meilleur promoteur de ce concept ! Car il souhaite l’excellence des soins pour sa santé d’homme, et pour celle des animaux dont il a la charge. Le lourd et grave dossier de l’antibiorésistance est une des toutes premières composantes du One Health et témoigne de l’importance de considérer conjointement médecines vétérinaire et humaine.

Dans ce contexte du One Health, les résultats très positifs du premier plan ÉcoAntibio vétérinaire illustrent la compréhension et la contribution des praticiens.

Sa mesure 6 prévoit des fiches de recommandations pour un bon usage des antibiotiques. Pour la filière animaux de compagnie, cette mission a été confiée à l’Afvac, l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie. 40 fiches et six annexes rédigées par des experts issus de ses groupes d’étude proposent au praticien les données les plus récentes pour traiter les maladies bactériennes. Ces fiches ne sont pas opposables et seront périodiquement remises à jour en fonction de l’actualité scientifique ou réglementaire.

Toujours dans le cadre du plan ÉcoAntibio, deux projets de recherche clinique proposés par l’Afvac ont été retenus. Le premier, piloté par le groupe d’étude en chirurgie orthopédique, évalue l’efficacité de trois techniques de nettoyage antiseptique de la zone opératoire chez le chien. Le groupe d’étude en dermatologie est responsable du second projet dont l’objectif est d’analyser la variabilité du choix de l’antibiothérapie d’une pyodermite bactérienne, selon le laboratoire responsable du diagnostic et selon le type de lésion. Les résultats de ces études seront disponibles au cours de l’année 2017.

L’Afvac conçoit et organise depuis 50 ans des événements scientifiques dans chaque région et pour chaque discipline. Son congrès national annuel, qui s’est tenu cette année à Lille (Nord), du 24 au 26 novembre, et aura lieu l’année prochaine à Nantes (Loire-Atlantique), propose actualités, synthèses et courtes communications. Un programme dense que l’on doit au travail studieux et bénévole d’un conseil scientifique pluridisciplinaire. Chacun y trouve les clés pour mieux réussir ses actes techniques. Mais cette étape fondamentale n’est plus suffisante. Malgré l’abondance des informations reçues, nous nous retrouvons souvent seuls avec une réelle difficulté à comprendre de nouvelles réglementations, à gérer le présent, à prévoir l’avenir… D’où le projet de créer un lieu d’échanges entre les vétérinaires et les principales composantes de notre profession. Le forum panprofessionnel s’est intéressé au fil des années à l’antibiorésistance, au médicament vétérinaire, au statut de l’animal, à l’entreprise vétérinaire… À Lille, le forum coorganisé cette année avec le CNOV, le SNVEL et l’Avef¹ souhaitait expliciter et commenter une phrase du Code de déontologie : « La profession vétérinaire ne s’exerce pas comme un commerce… » Ce forum, bien qu’abrité par le congrès de l’Afvac, s’adressait aux praticiens de toutes les filières et son accès était gratuit.

Un autre point de rencontre : Qualitévet. Présidée actuellement par l’Afvac et composée des organisations professionnelles et des écoles vétérinaires, cette association a pour mission d’organiser des démarches qualité qui, pour la plupart, ne sont pas opposables.

Accessible par le portail de l’Ordre, le guide Phénix, par exemple, propose des « conseils pour l’euthanasie », acte difficile et source fréquente de conflits. Toutes les espèces sont envisagées, mais seule l’euthanasie y est abordée (exclusion totale de l’abattage).

Un autre projet d’envergure vient de se terminer : l’informatisation du Guide de bonnes pratiques du médicament vétérinaire (GBPMV), rédigé initialement par la SNGTV². L’objectif est d’aider le vétérinaire à gérer le médicament de la prescription à la délivrance, et de lui permettre d’autoévaluer ses pratiques. (accès par le portail de l’Ordre).

Deux autres projets sont en cours et portent l’un sur l’hygiène, premier rempart contre les infections, l’autre sur le laboratoire vétérinaire.

Les “médicaments falsifiés” ont motivé un autre type de rencontre : celle des académies de médecine, de pharmacie et vétérinaire. Avec un chiffre d’affaires plus élevé que celui de la drogue, ce trafic pose de très graves problèmes dans les pays en voie de développement, mais aussi dans les nôtres. La vente par Internet offre à ces médicaments une porte d’entrée facile. Piloté par le P^r Gentilini de l’Académie nationale de médecine, le groupe de travail a constaté la difficulté de la lutte contre ce fléau, mais il propose des solutions qui nécessiteront volonté politique et investissements. Chaque praticien peut contribuer à combattre ce trafic.

L’Académie vétérinaire de France s’intéresse également à d’autres sujets qui concernent l’activité praticienne, tels que le médicament générique, le laboratoire vétérinaire, et celui que notre profession doit s’approprier pleinement car elle est la mieux placée pour y donner un avis circonstancié : le bien-être animal.
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¹ Conseil national de l’Ordre des vétérinaires, Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral, Association vétérinaire équine française.

² Société nationale des groupements techniques vétérinaires.