l’année 2016 a confirmé l’importance de notre réseau

L’année 2016, marquée par plusieurs crises dans le secteur de l’élevage, mais aussi par des débats sur le bien-être animal et la place de l’animal dans la société, a une nouvelle fois mis en évidence l’importance du réseau vétérinaire français, dont je mesure régulièrement, au cours de mes déplacements dans les départements, la qualité et la capacité d’innovation.

Les risques actuels liés à l’influenza aviaire propagée par les oiseaux migrateurs, de même que le suivi attentif, dans l’est de l’Europe, de la peste porcine africaine, qui a contribué aux difficultés de notre filière porcine, confirment le rôle de sentinelle des vétérinaires dans le dispositif de lutte contre les maladies contagieuses, les zoonoses et les anthropozoonoses. Les vétérinaires jouent en effet un rôle majeur, non seulement dans notre dispositif de santé publique et de sécurité sanitaire, mais aussi pour la compétitivité de la filière agricole et agroalimentaire. Il est donc essentiel que notre réseau vétérinaire conserve un maillage important en milieu rural.

J’ai pu observer encore tout récemment, en inaugurant dans le Calvados la plateforme de pointe de recherche équine en biotechnologies de Saint-Contest, la grande vitalité de notre recherche vétérinaire, mais aussi de notre système de formation, dont l’excellence est une fierté pour notre pays. La recherche et l’innovation ont toujours été au cœur de la démarche vétérinaire : je forme le vœu que cette démarche irrigue l’ensemble de la société, car nous vivons dans un monde où la recherche et l’innovation sont centrales pour notre développement économique et, in fine, notre cohésion sociale, territoriale et républicaine.

La participation active des vétérinaires aux débats de notre temps est également une évidence. De la reconnaissance de la sensibilité animale dans le Code civil aux questions éthiques liées aux modalités de mise à mort des animaux et plus largement au bien-être animal, nombreux sont les sujets sur lesquels les vétérinaires doivent faire valoir leur point de vue. La question du bien-être animal et de la place de l’animal dans la société alimentera encore certainement les réflexions dans les mois et les années qui viennent.

Végèce, dans son prologue au Mulomedicina, nous rappelait déjà que « la première chose qui soit profitable aux animaux, c’est l’attachement et l’attention soit de leur Maître, soit de son Intendant, soit du Pâtre lui-même, d’autant que l’industrie est toujours la compagne de l’affection et que nous souhaitons que tout ce qui fait l’objet de notre attachement soit sain et sauf ».

Le simple bon sens suffit à se persuader de l’existence de la sensibilité et de la douleur chez l’animal. Tout vétérinaire le sait bien. Mais la question est avant tout de savoir si l’on croit à la spécificité de l’homme par rapport aux autres espèces, puis de définir un équilibre entre les intérêts des hommes et le respect dû à l’animal et à son bien-être. Je suis donc dans l’attente d’un débat raisonnable qui consisterait à s’accorder sur les devoirs de l’homme envers les animaux et sur leur place respective.

Je pense sincèrement que les vétérinaires, par leur science et leurs réflexions issues d’une longue histoire, par leur manière de raisonner, mais aussi par l’innovation consubstantielle à cette profession et à cette vocation, ont tous les atouts pour prendre part à ce débat et contribuer à résoudre les défis de notre temps !
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