ACTU
Fièvre catarrhale ovine (FCO), influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), tuberculose bovine, cas de rage sur des carnivores domestiques importés illégalement… La fréquence de ces alertes sanitaires – qui se transforment parfois en véritables crises – est sans aucun doute favorisée par la mondialisation et le réchauffement climatique, associés à l’augmentation des populations humaines et animales.
Pour les professionnels des maladies animales, au premier rang desquels se trouvent l’administration vétérinaire et les praticiens, l’analyse de ces crises peut être riche d’enseignements, qu’il s’agisse de notre approche face à l’augmentation des risques sanitaires ou de notre capacité à travailler ensemble pour agir plus efficacement. Sept ans après le lancement des états généraux du sanitaire, trois pistes de réflexion peuvent nous permettre de mieux répondre aux enjeux sanitaires du xxie siècle.
Notre approche face aux maladies animales est marquée, depuis l’origine, par une logique d’éradication qui a fait ses preuves au xxe siècle, en conduisant à de nombreux succès. L’ambition d’une lutte victorieuse contre les maladies émergentes ou réémergentes est-elle toujours aujourd’hui un horizon réaliste ?
L’histoire de l’installation sur notre territoire du sérotype 8 de la FCO nous montre que l’on peut en douter. Après avoir adopté des réglementations visant à empêcher l’introduction de cette maladie, puis essayé de lutter contre son extension avant de poursuivre un objectif d’éradication, ne sommes-nous pas conduits aujourd’hui à envisager de vivre avec cette maladie, considérée, il n’y a pas si longtemps encore, comme une maladie exotique ?
Autre exemple : quelle attitude adopter face à la persistance de foyers de tuberculose bovine, qui ne représentent qu’une faible menace pour la santé publique ?
Mondialisation des échanges, réchauffement climatique, évaluation du coût financier par rapport aux bénéfices escomptés : ce contexte nouveau peut nous conduire à penser différemment notre réponse aux risques sanitaires.
Mais attention ! Vivre avec certains risques sanitaires ne doit pas être synonyme de fatalisme ou de laisser-faire. Il s’agit de développer une approche plus réaliste et pragmatique, impliquant un renforcement de la surveillance afin de mieux connaître la circulation des agents pathogènes, ainsi que la mise en place d’actions adaptées à chaque circonstance.
Depuis le début du xxe siècle, notre pays a fait le choix de confier aux vétérinaires sanitaires la réalisation des prophylaxies collectives et des actions de police sanitaire. Cette décision pragmatique a fait de notre organisation un modèle envié.
Le constat d’un malaise croissant, d’une défiance qui s’installe entre l’administration vétérinaire et les vétérinaires praticiens, est aujourd’hui largement partagé. Le manque de rentabilité pour les cabinets vétérinaires fait partie des difficultés objectives, mais d’autres raisons, plus profondes, expliquent également cette situation.
Il faut identifier ces raisons et y répondre. Relever le défi de la confiance au xxie siècle, c’est créer les conditions pour que les solutions viennent du terrain. Essayons de renoncer à l’illusion de tout diriger du sommet et privilégions une approche de coproduction de la sécurité associant l’ensemble des acteurs.
Le partenariat entre les services vétérinaires de l’État et les praticiens s’est développé de façon historique autour de l’activité rurale. Le maillage du territoire par des vétérinaires ruraux fait actuellement l’objet de toutes les préoccupations.
Or, trois vétérinaires sur quatre travaillent aujourd’hui en milieu urbain et consacrent l’essentiel de leur activité aux animaux de compagnie. Si l’État veut maintenir une capacité d’intervention auprès de l’ensemble des détenteurs d’animaux, il convient certainement de développer une approche globale impliquant l’ensemble des cabinets vétérinaires, qu’ils soient ruraux, rurbains, périurbains ou urbains !
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BENOIT ASSÉMAT (T 83)
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