Des actions prioritaires pour l’Europe - La Semaine Vétérinaire n° 1701 du 06/01/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1701 du 06/01/2017

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA FÉDÉRATION VÉTÉRINAIRE EUROPÉENNE

ACTU

ÉVÉNEMENT

Auteur(s) : KARIN DE LANGE 

Mi-novembre se réunissait en Belgique la Fédération vétérinaire européenne. L’impact du Brexit , l’antibiorésistance, les maladies émergentes, etc. ont été abordés lors de l’assemblée générale. Sans oublier Vet Futures , pour préparer l’avenir de la profession.

En tant que vétérinaires, nous devons prendre notre avenir en charge et saisir les opportunités pour aller là où nous voulons être. » Tel est l’objectif du projet Vet Futures de la Fédération vétérinaire européenne (FVE), présenté par Christophe Buhot, ex-président de la FVE et président du projet. S’adressant à l’assemblée générale de la FVE, qui s’est réunie les 11 et 12 novembre à Bruxelles, il a précisé les six thèmes prioritaires pour la profession vétérinaire identifiés par son groupe de travail : devenir des décideurs de demain avec une voix « forte et confiante » ; les carrières structurées ; l’élargissement du cadre de la profession ; le bien-être des vétérinaires ; des entreprises rentables ; l’accueil de l’innovation et de nouvelles technologies. Pendant l’assemblée, tous les délégués ont participé à des ateliers sur ces sujets afin de définir des actions à mettre en place et de décider si elles sont à mener par la FVE ou les organismes membres. Les commentaires et suggestions seront maintenant analysés et distribués.

Gérer l’après-Brexit

« Si vous m’aviez demandé l’année dernière quelle est la probabilité pour que notre pays vote en faveur du Brexit, je vous aurais répondu qu’elle était du même ordre que celle de l’élection de Trump aux États-Unis », a ironisé Nick Stace, directeur exécutif du Royal College of Veterinary Surgeons (RCVS, l’instance ordinale britannique) et conférencier invité à Bruxelles pour parler de l’impact du Brexit sur la profession vétérinaire. Cependant, d’ici mars, « le Royaume-Uni fera marcher l’article 50 », avec des conséquences potentiellement considérables pour la profession outre-Manche et dans l’Union européenne (UE). Cette décision entraînera sans doute des restrictions migratoires, tandis qu’une augmentation des crimes haineux pourrait faire que les vétérinaires européens se sentent moins bien accueillis, a-t-il précisé.

Quelque 1 000 vétérinaires européens migrent outre-Manche chaque année, et si la plupart d’entre eux sont praticiens, de nombreux confrères travaillent dans la recherche, le milieu universitaire et la santé publique – « et nous avons besoin d’eux ! ». Par exemple, jusqu’à 90 % des vétérinaires exerçant dans le secteur de l’hygiène alimentaire viennent de l’étranger, notamment d’Espagne. Puisque la profession devra « résoudre ses propres problèmes », un groupe de travail a été mis en place par le RCVS pour se préparer au pire scénario de la situation post-Brexit. Il prévoit de réaliser une enquête parmi les vétérinaires européens résidant au Royaume-Uni et de trouver des moyens d’accroître le nombre de vétérinaires.

Aussi la British Veterinary Association (BVA) « fera tout son possible pour protéger le droit de travail des citoyens vétérinaires européens », a souligné Sean Wensley, vice-président senior de l’association. D’autres priorités du groupe de travail post-Brexit de la BVA sont le maintien des normes européennes concernant la santé animale, la surveillance des maladies et l’évaluation des médicaments, ainsi que l’appel au gouvernement pour qu’il promeuve le bien-être animal et la lutte contre l’antibiorésistance. Sean Wensley espère « continuer de travailler avec la FVE pour maintenir une influence vétérinaire au niveau européen ». « La FVE est très importante pour nous, a complété Nick Stace, plus que jamais. »

Interrogé sur les inscriptions au registre du RCVS depuis cet été, Nick Stace a avoué que leur nombre semble en baisse, mais qu’il est encore trop tôt pour parler d’une tendance. Cependant, selon lui, il semblerait « logique » que les vétérinaires de l’UE réfléchissent à deux fois avant d’accepter un travail outre-Manche.

Antibiotiques : consommation en baisse

« Le rapport de l’European surveillance of veterinary antimicrobial consumption (Esvac) ne montre pas seulement une baisse générale de 2,4 % entre 2011 et 2014, mais confirme aussi que le droit de vendre des médicaments n’est pas corrélé à la consommation », a indiqué Rens van Dobbenburgh (Pays-Bas), vice-président de la FVE et responsable du groupe de travail sur les médicaments. Ainsi, les pays où leur vente est interdite aux vétérinaires figurent à la fois parmi les États les plus grands (Espagne, Italie, Chypre) et les plus petits (Norvège, Suède, Finlande) consommateurs.

« Le cheval est la plus importante des espèces “mineures” lorsqu’il s’agit de disponibilité des médicaments », a rappelé Rens van Dobbenburgh. En première ligne des médicaments manquants : la phénylbutazone. « En l’absence de limites maximales de résidus, cette substance a été classifiée dans l’annexe IV, en d’autres termes, prohibée pour tout cheval destiné à la chaîne alimentaire. Cependant, lors du scandale de la viande chevaline, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a confirmé que la phénylbutazone n’induit pas de risque pour la santé du consommateur. » La Fédération européenne des associations de vétérinaires équins (Feeva) œuvre actuellement « avec ses confrères français de l’Association vétérinaire équine française (Avef) », qui ont fait réaliser une étude sur les résidus de cette molécule au-delà de six mois, permettant de demander une reclassification éventuelle.

Les autres sujets de l’agenda “médicaments” étaient la colistine, les perturbateurs endocriniens, l’antibiorésistance, la pharmacovigilance, la législation européenne et la disponibilité des médicaments pour l’aquaculture.

Les maladies émergentes préoccupantes

Les différents confrères ont également fait état des affections émergentes dans leurs pays. Parmi elles, la maladie du dépérissement chronique des cervidés, qui a touché un renne en Norvège au printemps dernier. « Jusqu’ici, quelque 7 900 échantillons de cerveaux – issus d’élans, de cerfs, de rennes et de chevreuils – ont été analysés, dont cinq ont été trouvés positifs », a précisé notre consœur norvégienne Torill Moseng, vice-présidente de l’Union européenne des vétérinaires praticiens (UEVP), lors de l’assemblée générale de celle-ci, le 10 novembre. Et 15 000 échantillons supplémentaires de cervidés (causes de la mort : la maladie, l’abattage, la chasse, la foudre ou les accidents de circulation) seront testés. La Norvège a interdit toute exportation de cervidés vivants, ainsi que l’importation d’urine servant de leurre, au moins jusqu’au début 2017.

« Comme la peste porcine africaine, qui a maintenant regagné la Pologne et la Lituanie, la dermatose nodulaire contagieuse (bovine) n’est plus vraiment une maladie exotique en Europe », a rappelé le Pr Albert Marinculic (université de Zagreb, Croatie) lors de sa conférence à l’assemblée générale de la FVE. Il a présenté les caractéristiques de cette affection virale émergente qui, après la Turquie (2013) et Chypre (2014), a atteint la Grèce, la Bulgarie et plusieurs pays des Balkans en 2016. Il a également indiqué que la Croatie a été déclarée indemne en vaccinant 90 % de son cheptel, servant ainsi de tampon pour l’Europe centrale.

Parmi les autres points débattus à Bruxelles : le trafic de chiens en Europe1, la loi de santé animale, les contrôles officiels, le bien-être animal et la durabilité en productions animales.

La prochaine assemblée générale de la FVE se tiendra à Tallinn, en Estonie, les 9 et 10 juin prochains.

1 Lire pages 18 et 19 de ce numéro.

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