Dépeupler les élevages de palmipèdes pour stopper la diffusion du virus H5N8

Le ministère de l’Agriculture a dévoilé le 4 janvier dernier sa stratégie¹ en vue de limiter la diffusion de l’influenza aviaire hautement pathogène H5N8 qui décime le sud-ouest. Au 9 janvier 2017, 109 foyers étaient confirmés dans les élevages. Un abattage préventif est prévu dans des zones ciblées. Il ne sera appliqué, dans un premier temps, que dans les exploitations de palmipèdes élevés en plein air, et celles de palmipèdes gavés mais qui ne peuvent être acheminés vers un abattoir sans risque de dissémination aux zones indemnes. Cet abattage préventif pourra également concerner les élevages qui ne respectent pas les conditions de biosécurité édictées dans l’arrêté du 8 février 2016, ou ceux qui présentent un risque de dissémination élevé. Si le virus continue sa diffusion, les mesures de dépeuplement pourront être étendues, et concerner d’autres espèces que les palmipèdes.

Le 9 janvier, 187 communes sont situées dans la zone d’abattage, dans les départements du Gers, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées (carte). Des zones de protection et de surveillance sont maintenues autour des foyers. Lorsque l’abattage des animaux ne peut être pratiqué sur place, des visites vétérinaires doivent être effectuées avant leur transport vers un abattoir. Une zone de contrôle temporaire est instaurée autour des abattoirs, afin d’éviter une transmission à des élevages indemnes. Les lots d’animaux abattus font l’objet d’un dépistage, soit avant le transport, soit à l’abattoir. Un appel a été lancé auprès des jeunes confrères volontaires, titulaires du diplôme d’études fondamentales vétérinaires, et validé réglementairement par un arrêté. Ils pourront effectuer les visites sanitaires en élevages, les prélèvements, les enquêtes épidémiologiques et de traçabilité et la rédaction des comptes rendus. Les opérations d’abattage doivent être terminées le 20 janvier. Les élevages devront ensuite procéder à une désinfection des parcours et des bâtiments, et des conditions de biosécurité seront requises avant d’envisager un repeuplement.

Deux virus, deux voies d’introduction

Le laboratoire national de référence de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour l’influenza aviaire a analysé les virus identifiés en France depuis début décembre, sur les oiseaux sauvages et domestiques. Il a identifié deux virus H5N8 distincts². L’un correspond aux premiers cas constatés sur des canards appelants dans le Pas-de-Calais début décembre, qui est identique aux virus identifiés en Europe du Nord. L’autre est responsable de l’épizootie du Sud-Ouest, et se retrouve dans des foyers en Croatie. Cela tend à confirmer l’hypothèse émise par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de deux voies de migration et de diffusion des virus de l’influenza aviaire.
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¹ bit.ly/2jDfv3e.

² Plateforme nationale d’épidémiosurveillance : bit.ly/2j7bp2w.