CONFÉRENCE
PRATIQUE MIXTE
Formation
Auteur(s) : SERGE TROUILLET
Dans le cadre du plan ÉcoAntibio 2017, mis en place par le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, une étude1, pilotée par l’Institut de l’élevage, fait le point sur les bonnes conditions de logement à offrir aux veaux allaitants et à leurs mères et permettant de mettre tous les atouts de la santé animale du côté de l’éleveur.
La relation entre le bâtiment et la santé des veaux est prégnante. Elle conditionne en partie le revenu de l’éleveur. La hauteur de son investissement est à la mesure des enjeux pour son exploitation : réduire la mortalité des veaux jusqu’au sevrage, viser un bon développement physiologique et corporel, et assurer les performances futures. La santé des veaux jusqu’au sevrage est une clé de la réussite technicoéconomique des élevages de bovins allaitants. Tout en réduisant globalement l’utilisation d’antibiotiques, l’éleveur doit adapter ses pratiques sanitaires et mobiliser à ses côtés les acteurs de la santé en élevage : les vétérinaires, les groupements de défense sanitaire et les conseillers d’élevage.
Il doit également disposer d’équipements et de bâtiments adaptés à ses choix de conduite et de pratiques d’élevage. Ces bâtiments constituent en effet un des leviers de la bonne santé des veaux. Leur conception, leur aménagement et leur utilisation doivent intégrer cette problématique. Il s’agit de placer les mères dans les meilleures conditions, tant pour la phase de préparation que pour celles de surveillance du vêlage et de son déroulement. Il convient ensuite d’être particulièrement attentif aux périodes clés de la vie des veaux, en prenant en compte leurs besoins physiologiques et leur sensibilité aux facteurs climatiques, dès les premiers soins après le vêlage et notamment pour le démarrage (quinze premiers jours de vie), puis tout au long du suivi d’élevage jusqu’au sevrage.
Pour Stéphane Mille, de l’Institut de l’élevage, « tout au long de la vie du veau, des bâtiments et aménagements bien conçus et bien utilisés, c’est-à-dire qui correspondent aux attentes de l’éleveur, ça peut aider… » D’abord pour la préparation au vêlage. Il importe d’alloter en fonction de la conduite d’élevage ; il est du reste recommandé de ne pas dépasser trois semaines à un mois d’écart d’âge, afin de limiter les problèmes sanitaires. La taille des cases sera configurée en fonction de l’effectif, mais aussi d’une éventuelle réorganisation en cours d’hiver. Les aires de vie tiendront compte des difficultés de mobilité des vaches en fin de gestation, en évitant les différences de niveau au sein du bâtiment.
Pour le vêlage, les interventions, qui doivent être limitées au strict nécessaire, requièrent des aménagements pratiques pour être effectuées dans les meilleures conditions. Juste après le vêlage, les vaches doivent être alimentées et abreuvées rapidement et en quantités suffisantes. La phase d’adoption et les tout premiers soins se déroulant dans les mêmes lieux, un espace adapté est requis pour éventuellement réanimer un veau, surveiller la prise de colostrum, réaliser les premiers soins de routine, veiller à l’apprentissage de la tétée. L’observation pendant les 48 premières heures doit être facilitée.
Pendant cette période de vêlage-adoption-premiers soins, deux équipements sont déterminants. En premier lieu, les cases servant à isoler les mères, de 15 à 20 m2, pour le vêlage mais surtout pour que la phase d’adoption se passe bien. Il est d’ailleurs recommandé de les situer à proximité immédiate du reste du lot, afin que l’animal placé là soit encore en contact avec ses congénères. Elles pourront être équipées d’une barrière à césarienne, qui peut être utilisée pour sécuriser l’apprentissage de la tétée. Ces parties paillées doivent être d’un usage pratique. Il est essentiel que l’éleveur puisse, de manière très commode, y accéder, affourager, surveiller que l’abreuvoir ne fuie pas, nettoyer, apporter de la paille, etc. En aucun cas ces aménagements ne doivent représenter une surcharge de travail.
L’infirmerie, quant à elle, servira à réaliser les vêlages difficiles, à mettre en observation un veau, à isoler un animal contagieux. Elle peut être équipée d’une lampe chauffante, d’un palan, voire d’une salle obstétricale.
Par ailleurs, dans un bâtiment de vêlage, un équipement complémentaire peut s’avérer très utile : une niche individuelle déplaçable à proximité de la zone de naissage, pour réchauffer un veau juste après le vêlage ou malade. Une zone de lavage proche est aussi préconisée pour la nettoyer et la désinfecter entre chaque utilisation.
Pour la phase de démarrage des veaux, il convient de leur offrir de bonnes conditions de logement, à l’abri des courants d’air et de l’humidité, sans les confiner ni compromettre l’ambiance générale du bâtiment. L’idéal est d’aménager des zones de ventilation différenciées. Elles sont plus faciles à mettre en œuvre lorsque les veaux sont situés à l’arrière des cases des vaches, dans un appentis, avec un couloir de circulation pour les personnes, les animaux et le matériel utile. Il est ainsi possible de réaliser une zone de ventilation un peu plus protégée. Les cases à veaux disposées entre les lots de vaches peuvent être partiellement couvertes par un géotextile sur un cadre amovible, et des protections basses installées pour éviter les balayages de courants d’air.
Enfin, les bâtiments doivent être conçus pour faciliter la croissance des veaux jusqu’au sevrage. Ces derniers bénéficieront d’une zone qui leur est spécifiquement réservée, avec notamment un accès immédiat à la tétée, à l’eau, grâce à un abreuvoir spécifique, et à l’alimentation solide, avec une pierre à sel à disposition. Que cette zone soit à l’arrière ou entre les cases des vaches, elle commande de pouvoir intervenir, approvisionner, entretenir et curer la litière de la façon la plus productive. Tant pour le travail de l’éleveur que pour la croissance des veaux.
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1 Cette étude fait l’objet d’un document téléchargeable gratuitement sur le site de l’Institut de l’élevage : idele.fr.
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