René Bailly, un innovateur

La profession vétérinaire perd l’un de ses plus dévoués serviteurs. René Bailly était un innovateur, un défenseur des prérogatives des praticiens, un créateur de services pour ses confrères. Nous lui devons, entre autres, le statut et la formation du personnel auxiliaire, la négociation des conventions collectives, le développement des évaluations de clientèle, l’identification électronique des animaux et bien des combats pour la défense et la valorisation de la profession. Il a marqué toutes les structures syndicales vétérinaires, qu’il a su unifier.

J’ai eu le plaisir d’être à ses côtés au Syndicat des vétérinaires de la région parisienne (SVRP) dès 1979, puis au Syndicat national des vétérinaires urbains (SNVU), qu’il présidera pendant 12 ans, de 1981 à 1993. Le début de cette période était marqué par les questions fiscales, avec le passage à la TVA, le développement des associations de gestion agréées et la défense de la profession face aux contrôles de la DGCCRF¹. Il a lutté avec force contre la concurrence déloyale menée par des dispensaires pour animaux, mais a développé les initiatives vétérinaires en faveur de la protection animale.

Il a eu l’intelligence d’éviter l’affrontement des vétérinaires canins et ruraux dans deux syndicats, en les unifiant et en créant le Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL) en 1993. J’ai eu le plaisir d’être son secrétaire général pendant ses deux mandats, jusqu’en 2002, et d’organiser avec lui les Rencontres nationales vétérinaires.

Ses engagements pour des valeurs d’humanisme, mais aussi pour la cause animale (il a présidé le Conseil national de la protection animale) témoignent de sa générosité et de son don de soi. Je perds un ami qui a guidé toute ma vie professionnelle. Je lui dois beaucoup. J’ai une pensée pour son épouse Marie-Thérèse et ses enfants Anne et Vincent.
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¹  Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.