Lancement de la Société de psychiatrie comparée

Parce qu’il a été démontré, sur des bases génétiques, qu’un certain nombre d’entités pathologiques relevant de la psychiatrie sont similaires chez différentes espèces, vient d’être créée la Société de psychiatrie comparée, inaugurée le 14 décembre dernier à Paris. Notre confrère André-Laurent Parodi, son coprésident, a introduit la présentation de cette nouvelle entité en se posant notamment la question de la place de l’animal, qu’il soit de compagnie, de production ou en captivité, dans notre société. Pour lui, la question du “propre de l’homme”, très présente il y a 30 ou 40 ans, a en effet considérablement évolué avec les découvertes comportementales. L’homme n’a pas le monopole de l’utilisation d’outils, du partage de la connaissance, des comportements intentionnels, ni même du langage. Notre regard a donc déjà changé sur l’animal.

TDAH de l’enfant et syndrome HS-HA du chien

Nathalie Marlois, membre de la Société de psychiatrie comparée et présidente de Zoopsy, s’est attachée à présenter la genèse de cet organisme. Une « belle histoire », rapporte-t-elle, avec un « intérêt à la fois interculturel et interspécifique ». Une histoire « à la fois humaine , familiale, personnelle et fondatrice », raconte-t-elle également, en revenant sur le sujet de l’hyperactivité, à la base de travaux sur le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) de l’enfant mis en parallèle avec le syndrome hypersensibilité-hyperactivité (HSHA) du chien.

Des publications qui « bouleverseront notre façon de penser »

Boris Cyrulnik, coprésident de la société nouvellement créée, neurologue, psychiatre et éthologue, est revenu sur l’histoire de l’éthologie. Il s’est félicité des avancées déjà réalisées, notamment grâce aux évolutions de la neuro-imagerie, qui permettent d’établir des correspondances avec le travail des praticiens. Il a également rappelé que les animaux étaient à l’origine de la théorie de l’attachement, « désormais enseignée dans toutes les universités étrangères ». Boris Cyrulnik a conclu que, selon lui, la Société de psychiatrie comparée « produira des publications analogues, qui vont bouleverser notre façon de penser », avant d’appeler chacun à « faire progresser ensemble cette discipline ».
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