Quand les émotions se mêlent aux décisions - La Semaine Vétérinaire n° 1704 du 27/01/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1704 du 27/01/2017

PSYCHOLOGIE

ACTU

Auteur(s) : CLAIRE CHÉRY 

Norin Chai, vétérinaire de faune sauvage, et Bernard Flavien, coach en entreprise, ont délivré des conseils pour faire les meilleurs choix au cours d’une conférence.

Notre profession, aussi diverse et intéressante soit-elle, peut nous mettre face à des situations difficiles, éveillant des émotions variées. Comment allier la passion du métier à la gestion de celles-ci ? Forts du succès rencontré lors de leurs conférences dans les écoles vétérinaires, Norin Chai, vétérinaire passionné par la faune sauvage, et Bernard Flavien, coach en management pour les plus grandes entreprises françaises, ont présenté leurs réflexions lors d’une conférence organisée en décembre dernier par le laboratoire TVM, en partenariat avec l’association des Vétérinaires du Sud parisien. Cette rencontre a été l’occasion d’aborder les doutes, les échecs et les réussites qui traversent toute pratique, au travers d’un partage d’expériences, afin de mieux appréhender le quotidien.

La prise de décision

Le vétérinaire est souvent amené à prendre des décisions rapidement, sans avoir la certitude que le traitement qu’il instaure va fonctionner. À ce propos, Norin Chai évoque deux situations particulièrement stressantes dans lesquelles il a dû réaliser des interventions chirurgicales chez des animaux sauvages qu’il n’avait jamais pratiquées auparavant, face à des médias et à un public impatients. Selon Bernard Flavien, pour pouvoir prendre la décision la plus appropriée, il convient de convoquer à la fois le passé (expérience), le présent (contexte) et le futur (conséquences). « Idéalistes dans l’âme, nous souhaitons la meilleure situation possible, mais il faut raisonner différemment. La meilleure décision n’existe pas, c’est la moins mauvaise qu’il faut prendre », estime-t-il. « Dans notre métier, l’important est de savoir ce qui est le moins risqué pour l’animal. Chaque décision a sa propre ombre, mais l’essentiel est d’être en accord avec soi-même », poursuit Norin Chai.

Coupable, responsable

Norin Chai raconte qu’il a aussi connu des échecs au cours de son parcours professionnel. Il évoque notamment un orang-outan qui présentait des sinusites à répétition et qu’il n’a pas pu sauver malgré plusieurs traitements. Se sentant longtemps coupable de ses choix, il a fini par comprendre qu’il avait pris la moins mauvaise décision et que, si la situation se présentait à nouveau, il referait de même. Il a décidé en harmonie avec lui-même et c’est cela qui lui a permis d’avancer. Bernard Flavien explique que les choix, s’ils ne sont pas couronnés de succès, pourront toujours faire l’objet de reproches. Mais il convient de se recentrer sur les circonstances. « Nous décidons dans un contexte particulier, que tout le monde ne peut pas comprendre. Ce qui fait souffrir, ce n’est pas la responsabilité, mais la culpabilité. Au final, nous regrettons toujours davantage ce que nous n’avons pas fait que ce que nous avons entrepris », ajoute-t-il. De plus, pour prendre une décision “opérationnelle”, le praticien doit ressentir de la compassion (être au côté de la personne sans pour autant entrer dans son émotion), et non de l’empathie (se mettre à la place de la personne), qui engendre une décision émotionnelle. Quoi qu’il en soit, Bernard Flavien rappelle l’importance du travail d’équipe, dans lequel il convient d’avoir confiance.

Attention et intention : l’importance du cœur

Chaque expérience est unique et chaque animal l’est aussi. L’attention doit toujours précéder l’intention. La consultation ne sera pas appréhendée de la même manière d’un animal à l’autre. L’important est de créer une zone de sécurité entre le malade et le praticien. « Ne cherchons pas à être aimés mais à être fiables », conseille Bernard Flavien, qui croit à la psychologie énergétique du corps, en particulier à celle du cœur. « Bien plus qu’une simple pompe, le cœur est reconnu par les scientifiques comme un organe sensoriel et un centre sophistiqué pour recevoir et traiter des informations. Le système nerveux du cœur lui permet d’apprendre, de se souvenir et de prendre des décisions fonctionnelles indépendamment du cortex cérébral. C’est l’organe qui dégage le plus d’énergie, avant le ventre et le cerveau. Le rayonnement du cœur passe par notre voix et notre regard. En se “connectant” avec l’animal, nous pourrions donc instaurer une relation de confiance et le rassurer », enchérit-il. Ainsi, l’animal se laissera mieux soigner s’il se sent en sécurité. Et si le praticien a foi en son diagnostic et en son traitement, l’observance de ce dernier par le propriétaire n’en sera que meilleure.

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