Mutations à anticiper

Alors que l’échéance des élections dans l’Hexagone bouscule quelque peu les codes, que de récents projets de loi ont suscité des craintes et que Bruxelles pousse toujours plus à l’amélioration de la compétitivité du marché, le terreau était fertile pour que le Comité de liaison des institutions ordinales (Clio) s’interroge sur le professionnel, l’indépendance, l’éthique et la déontologie. Le sujet est large, de la qualification à la formation, jusqu’à la structure capitalistique des entreprises.

Le numérique, la télémédecine, l’ubérisation et la financiarisation sont autant de sujets qui entraînent une remise en question des habitudes et obligent à s’interroger à nouveau, à évoluer, à anticiper les mutations pour garantir la qualité du service rendu au public.

Des questions concrètes émergent et des débats se sont déjà invités au sein de professions réglementées, dont la nôtre : capitaux et financiarisation, entre autres. Est-ce que la déontologie pourra préserver l’équilibre ? La loi ne peut-elle pas être contournée au niveau de l’indépendance ? Un modèle unique peut-il exister ? Faut-il craindre une perte d’indépendance ?

La question de la puissance publique, qui renvoie l’exercice d’une profession à un cadre, est également posée. Chaque État a une conception du service public qui lui est propre. Une profession réglementée exerce une délégation de service public pour l’État. Comment garder une autonomie dans ce contexte ? Et comment l’État peut-il déléguer un service public à ces professionnels, et avec quel financement ? ●

¹ Lire pages 10 et 11 de ce numéro.