Remake

La Marche de l’empereur, qui reçut un Oscar en 2006 et dont la production fut aussi aventureuse que l’histoire qu’il raconte, marqua l’entrée triomphale de Luc Jacquet, biologiste de formation, au panthéon des cinéastes de nature. On peut supposer que sa fascination pour le manchot empereur (seule espèce à se reproduire au cœur de l’hiver antarctique) s’est alors doublée d’une gratitude qui, des années plus tard, aura motivé l’envie de renouveler l’aventure. Fin 2015, le cinéaste est revenu en terre Adélie avec l’expédition Wild Touch Antarctica ¹ et l’idée, cette fois, de montrer comment un poussin survit sur l’inhospitalière manchotière jusqu’à ce que ses géniteurs l’y abandonnent et qu’il doive répondre à un mystérieux appel, celui de l’océan… Les progrès techniques accomplis depuis 2005 promettaient des images toujours plus époustouflantes ; si les séquences sous-marines qui montrent les empereurs évoluant sous l’eau avec la grâce agile d’hirondelles dans le ciel le sont, celles tournées sur la glace, peut-être parce qu’elles nous sont déjà connues, n’atteignent pas la magie surréaliste de La Marche. Il en résulte un film spectaculaire, mais moins poétique.La narration recourt aux flashback (et aux rushes inutilisés du premier tournage), abandonne le “je” anthropomorphe, met l’accent sur la pérennité de la transmission, mais, au détail près, reprend la même histoire. Et nous ne saurons rien de la vie que ce jeune manchot s’apprête à mener pendant quatre ans dans l’océan.
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¹ wildtouch-expeditions.com/antarctica.

L’Empereur de Luc Jacquet, avec la voix de Lambert Wilson, 1 h 22, sortie le 15 février.