Le taux d’urée du lait indicateur de subacidose ruminale chez la chèvre laitière ?

Le taux d’urée du lait mesuré par spectrométrie infrarouge pourrait être un indicateur non invasif pour estimer le degré de subacidose chez la chèvre laitière, d’après une étude menée sur huit sujets en milieu de lactation. Chaque animal porte une canule ruminale permettant de mesurer le pH ruminal et a reçu deux régimes suivant un schéma expérimental en cross-over, l’un contenant 30 % de concentrés, l’autre 60 %. Le taux d’urémie a été déterminé sur du plasma. Une cinétique a été réalisée pour chacun des régimes après 2 semaines d’adaptation, par prélèvement de jus de rumen et de sang avant la distribution du repas, puis toutes les 2 heures pendant 8 heures, et un échantillon de lait a été prélevé sur deux traites successives le jour des cinétiques.

Des variations individuelles importantes des paramètres mesurés sont constatées, quel que soit le taux de concentrés de la ration, ce qui montre un effet “chèvre” significatif, mais celui du régime alimentaire l’est aussi. Les valeurs de pH minimum sont, d’une manière révélatrice, plus basses avec le régime à 60 % de concentrés et corrélées à des teneurs en urée du lait significativement plus élevées. Ainsi, à une valeur du pH ruminal basse correspondent une urémie et un taux d’urée du lait élevés.

Ainsi, le pH ruminal minimum est inversement corrélé à l’urémie, par la relation : pH min = 6,81 - 1,70 urémie (g/l). De même, il est inversement corrélé avec le taux d’urée du lait, suivant la relation : pH min = 6,97 - 1,84 urée lait (g/l).

Toutefois, le taux d’urée du lait dépend également de celui de matières azotées dégradables dans le rumen. Les résultats devront être confirmés par la réalisation d’études avec d’autres régimes alimentaires présentant des balances protéiques du rumen (BalProRu) variées.
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