Plaies et tumeurs - La Semaine Vétérinaire n° 1707 du 16/02/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1707 du 16/02/2017

CONFÉRENCE

PRATIQUE MIXTE

Formation

Auteur(s) : MARINE NEVEUX 

La plaie est une cause majeure de consultation. Ces blessures sont fréquentes dans l’espèce équine en raison du comportement du cheval, des activités auxquelles il est exposé et de sa peau fine.

Elles peuvent atteindre la peau, la muqueuse, le sabot, la cornée, les tissus sous-jacents, etc. En fonction de la profondeur de la perte de substance, il est possible de grader les plaies. Cela va d’une perte de substance ou d’une effraction à une brèche plus ou moins profonde et plus ou moins nette. Une plaie se définit aussi par la nature de l’agent causal.

Aborder le cheval dans sa globalité

Parfois, le vétérinaire est appelé pour une petite plaie anodine, gérée d’abord par le propriétaire. Méfiance, car la gravité de la plaie n’est pas forcément fonction de son étendue. Notre confrère Laurent Mangold cite l’exemple d’un cheval qui boitait et qui présentait une légère plaie. En fait, l’animal souffrait d’une fracture de l’os métatarsien. Cela montre qu’il est essentiel de s’assurer qu’il n’y a pas une structure plus profonde d’atteinte.

Une plaie anodine, superficielle, peut également évoluer et le pronostic vital être engagé. Exemple avec ce cheval présenté pour une blessure avec du barbelé et une boiterie sans appui par-derrière. L’examen a révélé une plaie articulaire avec un pronostic engagé. Le traitement a nécessité le lavage de l’articulation.

Il est donc important de ne pas se focaliser sur la plaie, mais d’aborder le cheval globalement : souffre-t-il de coliques ? Y a-t-il une hémorragie ? une cause plus importante que la plaie observée ? Si une suppression d’appui est notée et que la plaie s’avère de petite taille, il se passe forcément quelque chose de plus grave.

Traiter la plaie

Quand cet état des lieux est fait, le traitement de la plaie repose sur le nettoyage et le contrôle. Il convient de couper ou de raser les poils, puis de nettoyer et de contrôler que le tissu n’est pas atteint, avant de passer à la désinfection (sans nettoyage, cette étape ne vaut rien). Ensuite, il est impératif de protéger la plaie. Le tissu doit rester humide pour cicatriser (la multiplication cellulaire et le comblement n’auront pas lieu sur une plaie qui va craqueler). Appliquez un pansement ou un gel protecteur pour mettre la plaie à l’abri de l’air. Le statut vaccinal du cheval sera également vérifié (par exemple : l’animal est-il vacciné contre le tétanos ?), un rappel peut être nécessaire.

Une plaie est une urgence, le plus tôt on intervient, meilleur est le pronostic sportif du cheval.

Les trois phases de la cicatrisation

La première étape de la cicatrisation passe par le nettoyage, pour que la détersion se fasse, afin d’éliminer tous les corps étrangers et les tissus non viables. Dans un deuxième temps, la plaie se comble. Le tissu est assez fragile et il convient de le protéger. Enfin, lors de l’épidermisation, les bords de la plaie vont couvrir le bourgeon de cicatrisation.

La surinfection est la première cause de retard de la cicatrisation. Celui-ci peut aussi être dû à la présence de corps étrangers (dont les poils). Autre complication : si le cheval est remis en activité trop tôt, le tissu va se léser à nouveau, et l’on risque de se retrouver avec un bourgeon trop important. Parfois aussi, des tissus exubérants s’installent : le chéloïde.

Les tumeurs cutanées

Également fréquentes chez le cheval, les tumeurs cutanées sont, principalement, les sarcoïdes, les carcinomes épidermoïdes, le mélanome du cheval gris et les papillomes.

Pour les sarcoïdes : pas de malignité métastatique, mais une extension locale quelquefois invalidante. En outre, ils peuvent être mal placés (au passage de sangle, par exemple).

Il existe quatre formes de sarcoïdes : occultes ou plats, verruqueux, fibroblastiques et nodulaires (souvent en sous-cutané de la tumeur).

L’origine de la tumeur sarcoïde est virale : un papillomavirus est impliqué dans son apparition, qui repose aussi sur une composante génétique.

Les petits sarcoïdes vont disparaître tout seul. Intervenir tôt est essentiel pour savoir quelle gestion adopter (médicale ou chirurgicale).

Laurent Mangold Praticien, clinique équine d’Argonay (Haute-Savoie). Article rédigé d’après une présentation faite lors des équirencontres Merial-Avef à Villepinte, le 3 décembre 2016.

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