À trop charger la mule…

En quelques années, les contraintes administratives pesant sur la profession n’ont cessé de croître. Avec le classement de la kétamine comme stupéfiant et la publication du décret sur la déclaration de toute cession d’antibiotiques, la donne ne changera pas en 2017. En avril, les praticiens devront encore faire face à une complexité de procédures toujours plus chronophages. La déclaration des ventes d’antibiotiques est même perçue par certains vétérinaires comme « une surveillance démesurée de la part des autorités ». Ce sentiment de “flicage” et de lassitude trouve aujourd’hui son expression dans le recours introduit devant le Conseil d’État, par le Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL) et le Syndicat national des vétérinaires conseils (SNVECO), contre le décret susvisé. Pierre Buisson, président du SNVEL, estime que « ce type de mesure prise sans concertation est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ». ¹ Les syndicats entendent rappeler à l’administration ses belles promesses, dont celle de ne pas imputer à la profession le coût de cette nouvelle obligation. Certes, le recours introduit n’aura aucun effet suspensif de l’exécution du décret attaqué, il s’agit d’abord de réclamer plus de sécurité juridique pour le praticien et d’obtenir des engagements fermes de l’État. Il est question aussi de rappeler à l’administration que l’excès de contraintes nuit à la bonne santé de la mule déjà bien trop sollicitée… ●

¹ Lire page 12 de ce numéro.