Belgique : le gavage bientôt interdit en région bruxelloise

Cela concerne en particulier le gavage de canards en vue de la production de foie gras. Actuellement, aucun des producteurs de la filière n’est enregistré dans cette région. La modification ainsi apportée à la loi bien-être animal du 14 août 1986 rendra toute nouvelle installation impossible.

Pour Bianca Debaets, le gavage « constitue véritablement une sorte de torture infligée aux canards et nous ne pouvons guère le tolérer. On impose des quantités de nourriture telles que cela perturbe fortement leur système respiratoire et qu’un stress énorme est gé́né́ré́. Le foie des animaux engraissés peut atteindre un poids supé́rieur à 1 kg pour à peine 100 g en temps normal. Ce sont, à̀ nos yeux, des méthodes insupportables et nous devons les interdire, mê̂me au dé́triment d’intérê̂ts économiques ou d’habitudes de consommation que certains mettent réguliè̀rement en avant. »Par cette mesure, la secrétaire générale affirme la volonté de la région bruxelloise de devenir pleinement respectueuse du bien-être animal. En tant que capitale du pays et de l’Europe, Bruxelles veut ainsi montrer l’exemple en la matière et envoie un signal fort aux deux autres régions du pays où se pratique le gavage, surtout dans le sud de la Belgique.

84 % des Belges sont en faveur de l’interdiction du gavage

L’association de protection animale Gaia, qui milite depuis de nombreuses années contre cette pratique et qui a créé notamment une alternative végétale au foie gras, le Faux gras^®, a immédiatement salué cette initiative : « À travers cette mesure progressiste, la secrétaire d’État montre qu’elle a pleinement saisi quelles étaient les conséquences néfastes de la production de foie gras sur le bien-être des canards. En outre, cette mesure répond au souhait de la grande majorité des citoyens belges de voir cette pratique interdite, y compris des Bruxellois », a déclaré Michel Vandenbosch, président de Gaia. En effet, selon une étude Ipsos, commandée l’anné́e derniè̀re par l’association, plus de 84 % des Belges sont en faveur de l’interdiction du gavage des animaux. Déjà en 2015, un petit pas en avant avait été accompli par la Chambre fédérale et le Parlement bruxellois qui avaient retiré le foie gras de leur menu, tout comme l’avaient fait en 2014 le Parlement flamand et la province du Limbourg.

Position d’autres pays

Actuellement, 12 pays de l’Union européenne (UE) interdisent formellement le gavage ou interprètent les lois de protection animale comme condamnant de facto cette pratique. Seuls cinq pays de l’UE produisent du foie gras (France, Espagne, Bulgarie, Hongrie, Belgique). Le gavage est également interdit en Israël, en Suisse, en Norvège, en Argentine, en Turquie et même dans l’État de Californie, aux États-Unis. À cette liste s’ajoutera fort probablement la région de Bruxelles-Capitale, dès que le Parlement aura approuvé le projet.
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