De bruit et de couleur

Stéphane Aubier et Vincent Patar sont les créateurs depuis 15 ans d’une petite épopée animée particulièrement originale. Panique au village fut d’abord une série de 20 films courts (4 min) diffusés en 2003 sur Canal+, avant de devenir, six ans plus tard, un long métrage remarqué. Coréalisateurs en 2012 d’Ernest et Célestine, les deux auteurs ont continué à décliner leur univers décalé à travers de nouvelles productions pour la télévision et des programmes (réunissant courts et moyens métrages) pour le grand écran : Panique chez les jouets en 2013 et, aujourd’hui, Panique tous courts. Totalement loufoques, faussement naïfs et bricolés, ces films mettent tous en scène le même microcosme rural en carton pâte, aux couleurs vives, peuplé de petites figurines humaines et animales piochées dans les coffres à jouets de notre enfance. Au fil de répliques déroutantes dites à la hâte avec de drôles d’accents, l’improbable trio composé de Cheval, Cow-boy et Indien s’adonne à diverses occupations surréalistes qui finissent toujours en catastrophes. Dans ce nouveau programme, avant La Rentrée des classes et sa cocasse course-poursuite dans le cerveau de Cochon, Le Bruit du gris illustre parfaitement la revigorante liberté de l’esprit absurde de “Panique”. Dans cette métaphore sur la liberté d’expression – réalisée après les attentats de Charlie Hebdo– Patar et Aubier réaffirment avec sobriété que la fantaisie de la vie l’emportera toujours sur l’oppression mortifère.
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Panique tous courts, quatre films de Vincent Patar et Stéphane Aubier (Le Bruit du gris, Le Neveu de Cheval, Janine et Steven en vacances, La Rentrée des classes), Belgique/France, 42 min, sortie le 1^er mars.