CONFÉRENCE
PRATIQUE CANINE
Formation
Auteur(s) : GWENAËL OUTTERS
Les régimes végétariens, en vogue, sont souvent des sujets d’interrogation pour les propriétaires de carnivores domestiques. Le vétérinaire doit pouvoir répondre efficacement pour éviter d’exposer les animaux à des dangers potentiels. Végétarien (exclusion de la chair et des produits issus des animaux), végétalien (mêmes restrictions auxquelles s’ajoutent les œufs, le lait, le miel, les fromages et toute production animale) ou vegan (rejetant toute forme d’exploitation animale), les objectifs des clients doivent être entendus. Par rapport au loup, le chien domestique peut utiliser les glucides et subsister avec une diminution des protéines animales. Cette évolution ne s’est pas faite chez le chat.
L’apport protéique se mesure en quantité, mais également en qualité. Moins digestibles, les protéines végétales ne peuvent convenir qu’à des chiens à des stades physiologiques peu demandeurs en protéines. Elles ne conviennent pas au chat. Les végétaux sont moins riches en protéines, nécessitant d’augmenter les apports, ce qui accroît parallèlement les calories. À titre d’exemple, une ration isoprotéique à base de tofu ou de viande (à 5 % de matières grasses) apporte 38 % de calories en plus pour la première par rapport à la seconde. Le chien et le chat requièrent respectivement 10 et 11 acides aminés essentiels. Quatre d’entre eux sont limitants (c’est-à-dire présents en plus faible quantité) dans le monde végétal : la lysine, la cystine, la méthionine et le tryptophane. La taurine, indispensable au chat, n’existe pas dans les végétaux. La carence en arginine (présente en quantité insuffisante dans les végétaux) est mortelle chez le chat. Ainsi, pour un apport équilibré, étant donné qu’aucun végétal ne comporte tous les acides aminés, il est nécessaire d’associer des céréales (pauvres en lysine) et des légumineuses (carencées en méthionine) dans le même repas, ce qui augmente fortement l’apport calorique et conduit à un excès de fibres.
Les acides gras essentiels ne sont pas synthétisés par le corps. Dans le monde végétal, l’apport se fait par des précurseurs (acide linolénique, oméga 3, et acide linoléique, oméga 6). Le rendement de transformation des oméga 3 en acides eicosapentaénoïque (EPA) et docosahéxaénoïque (DHA) est respectivement de 20 % et de 1 %, ce qui rend insuffisants les apports végétaux dans les situations de croissance, de gestation, de lactation ou chez le senior. Chez le chat, la transformation ne se fait pas et l’apport en acide arachidonique (oméga 6 présent dans les muscles), en DHA (oméga 3 : cervelle et huiles de poisson) et en EPA (oméga 3) est obligatoire.
Le ß-carotène est la forme végétale de la vitamine A, transformée dans l’intestin chez le chien en rétinol (forme animale), mais son efficacité est moindre. Le chat ne peut utiliser que le rétinol.
Les animaux ne fabriquent pas la vitamine D par la peau ; la vitamine D2 végétale est moins efficace que la D3, animale.
Les besoins en vitamine B sont importants (notamment B2 et B6) et ne peuvent être couverts avec des apports végétaux. La vitamine B12 est exclusivement animale.
Les besoins en calcium sont trois fois supérieurs chez le chien que chez l’homme, l’apport d’un minéral est nécessaire (Ca et P), aucune source végétale n’étant suffisante. Le fer animal (fer ferreux) est plus efficace que le fer non héminique (fer ferrique).
Les aliments industriels végétariens doivent nécessairement comporter des compléments de synthèse, dont le caractère naturel est discutable (à moins d’utiliser des sources animales). L’alimentation végétarienne est impossible chez le chat ; elle est difficile (et non végétalienne) chez le chien et ne doit être réservée qu’à des adultes non stérilisés de petite taille, les chiens stérilisés ayant des besoins protéiques supérieurs de 25 %.
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