FINANCEFINANCE
ÉCO GESTION
Equipe
Auteur(s) : JACQUES NADEL
Le dispositif embauche PME reconduit jusqu’au 30 juin 2017 peut être bénéfique pour sa structure, à condition de bien évaluer l’incidence financière sur son budget. Le point avec Emmanuel Delaubert, expert-comptable du cabinet Lecoeur, Leduc et associés.
Le dispositif d’aide à l’embauche se terminait initialement fin 2016, mais les pouvoirs publics ont décidé de le reconduire jusqu’au 30 juin 2017. Il reste donc encore quelques mois pour en bénéficier.
Cette mesure pouvant être combinée à d’autres dispositifs de baisse du coût du travail, c’est l’occasion de faire le point sur les possibilités d’aide à l’embauche qui s’offrent aux petites structures vétérinaires.
Ce dispositif temporaire destiné à encourager l’embauche dans les petites et moyennes entreprises (PME) de moins de 250 salariés, lancé début 2016, est une aide de 4 000 € maximum versée sur deux ans à ces petites structures privées qui embauchent en contrat à durée indéterminée (CDI) ou déterminée (CDD) de plus de 6 mois un salarié payé jusqu’à 1,3 fois le Smic, soit 23 092 € bruts annuels pour une durée hebdomadaire de 35 heures en 2017.
Pour une structure vétérinaire, cela concerne les salariés (personnel auxiliaire) appartenant aux échelons I à V (coefficient 101 à 117), ainsi que les élèves vétérinaires non cadres à l’échelon I (coefficient 120), en CDI, en CDD supérieur ou égal à 6 mois, ou lors de la transformation du CDD en CDI. Sont exclus les vétérinaires salariés – ce qui va à l’encontre des besoins en personnel qualifié – et les contrats d’apprentissage pour lesquels il existe des aides par ailleurs.
La prime est versée à l’échéance de chaque période trimestrielle, donc à raison de 500 € par trimestre, sous réserve que l’employeur soit en mesure de justifier tout au long de la période de la présence du salarié. Le montant est réduit prorata temporis dans l’hypothèse d’un contrat de travail à temps partiel.
Cette mesure est cumulable avec d’autres aides, notamment avec la réduction générale des cotisations patronales des bas salaires (ex-réduction Fillon), le pacte de responsabilité et de solidarité (réduction des cotisations FNAL1) ou encore le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (Cice). Elle est également cumulable avec un contrat de professionnalisation, déjà avantageux en soi, conclu pour six mois minimum. Couplée aux autres aides à l’embauche, cette prime équivaut, pour un salarié employé au Smic, à une exonération totale des cotisations patronales.
Dans le panorama des mesures pour l’emploi, la prime à l’embauche fait partie des quelques aides financières susceptibles d’être utilisées par les cliniques vétérinaires. « Compte tenu de la qualification du personnel employé, les cabinets vétérinaires sont peu ou ne sont pas concernés par les aides de l’État à l’insertion, à l’accès ou au retour à l’emploi, qui s’adressent à des chômeurs de longue durée ou à des personnes dont le profil particulier ne correspond pas aux besoins des cabinets vétérinaires », souligne Emmanuel Delaubert, expert-comptable du cabinet Lecoeur, Leduc et associés.
« L’intérêt de la prime à l’embauche est évident puisqu’elle diminue sur le plan financier l’effort de recrutement de l’entreprise. Mais une aide de 2 000 € par an, c’est un effet d’opportunité, un élément facilitateur, mais certainement pas un élément déclencheur de l’embauche », relativise-t-il. Elle n’est donc pas, selon lui, de nature à relancer l’emploi.
Le recrutement est motivé par de bonnes raisons : augmenter son chiffre d’affaires, apporter plus de services, dégager du temps pour se consacrer à d’autres tâches ou pour améliorer le confort de travail de tous, procéder à une réorganisation de son entreprise – pour faire face à la concurrence et aux évolutions technologiques –, ou encore pour des raisons personnelles.
Pour un vétérinaire travaillant seul avec un auxiliaire spécialisé vétérinaire (ASV), le recrutement d’un second ASV revient à doubler le budget de sa masse salariale. « Il convient donc de bien évaluer les conséquences financières et économiques d’une embauche », conseille Emmanuel Delaubert. Le coût annuel d’un ASV (salaires + charges) est de l’ordre de 24 000 €. Le vétérinaire va cumuler la prime d’embauche (2 000 €/an) et le Cice (environ 1 100 €/an), soit un coût réel pour l’entreprise de 20 900 € nets. « Si la clinique réalise 250 000 à 300 000 € de chiffre d’affaires, dégage une marge globale brute de 74 ou 75 %, une augmentation de chiffre d’affaires de 30 000 € à 35 000 € (+ 10 % à + 15 %) sera nécessaire pour couvrir cette charge supplémentaire de personnel et maintenir au même niveau l’excédent brut d’exploitation, ce qui n’est pas forcément facile à réaliser », met-il en garde.
En comparaison, un contrat d’apprentissage reviendra moins cher, de l’ordre de 10 000 €/an nets d’aides de l’État, avant impôts (charges déductibles). «
Cette alternative évite d’avoir à embaucher un ASV à temps plein et permet une montée en charge de la masse salariale plus progressive
», conclut Emmanuel Delaubert.
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1 Fonds national d’aide au logement.
HAUSSE DE CDD AVEC LA PRIME EMBAUCHE PME
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