Quelle place pour les objets connectés en canine ? - La Semaine Vétérinaire n° 1716 du 22/04/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1716 du 22/04/2017

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UNE AIDE UTILE AU DIAGNOSTIC

Aujourd’hui, à l’école, nous n’utilisons pas encore d’objets connectés. Ce qui s’en rapproche le plus est peut-être le monitoring en anesthésie. J’ai connu l’existence des objets connectés grâce à l’ECG Holter, du nom de son inventeur, sujet de mon séminaire d’interne. Cet appareil, fixé sur l’animal, permet de réaliser un électrocardiogramme (ECG) sur 24 heures. Un logiciel permet ensuite de l’analyser et de mettre en évidence, par exemple, des troubles du rythme occultes sur les animaux sujets aux syncopes. Des progrès sont encore à faire, puisqu’il est nécessaire qu’un vétérinaire cardiologue vérifie l’analyse des données. Mais cela va se développer, l’utilisation de l’ECG Holter est déjà très avancée aux États-Unis. On pourrait imaginer des appareils capables de mesurer en continu la concentration sanguine en glucose, par exemple. Les objets connectés constituent un examen complémentaire supplémentaire, donc une aide utile au diagnostic. Leur intérêt principal est de mesurer des données sur le long terme, et pas seulement sur le temps réduit de la consultation. C’est un progrès technologique, comme a pu l’être le scanner, qui permet aux vétérinaires d’aller plus loin dans le diagnostic. Les objects connectés pourraient nous permettre d’améliorer la prise en charge des animaux. Dans le cadre privé, ils encourageraient le propriétaire à être acteur dans la prise en charge médicale de son animal.

JE RESTE TRÈS OPTIMISTE

J’ai entendu parler d’un collier connecté pour chiens, créé par une start-up, Jagger & Lewis1. Cet outil permet de récolter de nombreuses données sur l’activité du chien, sur sa prise de nourriture, mais aussi de savoir, à distance, s’il se gratte ou s’il aboie, par exemple. Toutes ces données nous permettraient, après analyse, d’avoir des indices, des valeurs seuils, et d’en extraire des protocoles qui nous seraient utiles dans notre quotidien en clinique, à l’image des scoring douleur. La sensibilité des propriétaires est subjective, en particulier pour les lésions. Avec ce genre d’outil, les informations obtenues seraient beaucoup plus objectives, dans des domaines comme la dermatologie ou le comportement.
Je pense que cela peut intéresser un certain profil de propriétaire, urbain, aisé, ouvert aux nouvelles technologies. Peut-être plutôt de jeunes propriétaires qui adoptent pour la première fois, qui ont parfois un budget déjà conséquent en accessoires et sont pro-actifs dans la recherche d’informations. Je reste très optimiste, je pense que ces outils peuvent nous apporter beaucoup. Aujourd’hui, la demande des clients concernant les objets connectés est absente dans ma clientèle, mais tout est une question de communication !


1 Voir La Semaine Vétérinaire n° 1708 du 24/2/2017, page 21.

UN ÉQUILIBRE ENTRE SCIENCE, TECHNIQUE ET CONSCIENCE

Les objets connectés représentent un progrès dans le domaine vétérinaire. Ils permettent le suivi de l’alimentation, nous donnent d’innombrables renseignements sur le comportement animal. Les individus cardiaques ou diabétiques pourraient être mieux suivis et traités. Il est vraisemblable que ces techniques deviendront indispensables pour le personnel médical du futur, mais aussi pour le public, et l’offre ira en croissant de façon exponentielle. En général, cela n’est pas suffisant pour faire le diagnostic et c’est seulement une première étape vers des soins plus conventionnels. Cela n’a rien d’inquiétant et, au contraire, on ne peut que se réjouir d’avoir cette possibilité supplémentaire pour améliorer le confort et la santé de nos animaux. Mais cela suppose aussi une réflexion sérieuse sur le bien-fondé de chaque application. Le danger serait de faire une confiance illimitée à ces procédés, sans garder un certain esprit critique. On peut fractionner le vivant en de multiples processus séparés, mais tous les praticiens savent utiliser aussi leur expérience, leur sensibilité et leur expertise pour faire la synthèse d’un ensemble d’informations et traduire cela en mesures thérapeutiques ou prophylactiques. Au final, cela conforte mon idée que derrière tout cela, il faut toujours garder un équilibre entre la science, la technique et la conscience.

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L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

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