Évaluation de la performance chez le cheval d’endurance

Une étude a été menée sur les performances des chevaux d’endurance lors des épreuves à vitesse limitée (de petit niveau), sur lesquelles se cantonnent les jeunes chevaux.

L’héritabilité, la part du caractère transmis par les parents à leur descendance, est utilisée pour la sélection. Une héritabilité inférieure à 0,2 est considérée comme faible. Pour la vitesse en compétition, elle est de 0,28, donc moyenne.

1 000 chevaux arabes et croisés arabes ont été étudiés et évalués sur 13 sites de compétition, pour les chevaux de plus de 7 ans. Un deuxième lot de chevaux de moins de 6 ans a été constitué et observé.

Les paramètres étudiés

Pour tous ces chevaux sont réalisés des mesures corporelles, morphométriques et des enregistrements d’allure en main. Les chercheurs effectuent aussi des échographies cardiaques sur les jeunes chevaux. Les données sont traitées en laboratoire (par exemple, 35 mesures sur la morphométrie).

Les analyses de l’allure se font au trot et au pas. L’étude comprend aussi des mesures cinématiques, des indices de coordination et des calculs de dépense énergétique.

Pour l’échographie cardiaque, 18 mesures et 12 indices fonctionnels et structurels ont été calculés. 11 mesures présentant un coefficient de variabilité suffisant ont été retenues.

Pour les calculs de corrélation avec les performances, en compétition équestre, les indices de performance édités chaque année sont pris en compte. Des analyses statistiques ont été réalisées, puis de corrélation. L’analyse ne s’est poursuivie que lorsque le coefficient de corrélation était supérieur ou égal à 1.

Résultats

Trois mesures sont corrélées à au moins un des IP : hauteur au garrot, longueur corporelle, périmètre thoracique. L’héritabilité est élevée, de même que pour les mensurations.

La morphométrie a été disponible sur 787 chevaux. 15 mesures sont au moins corrélées aux ip, les plus conséquentes sont la profondeur du thorax et la surface corporelle. Les héritabilités sont faibles à modérées (elle est moyenne pour l’angle du dos et la surface corporelle).

Pour les allures, les données sont recueillies sur 752 chevaux au pas et au trot. Cinq mesures sont corrélées aux IP. Au pas : le déplacement et la puissance dorsoventrale, la fréquence de foulée, la symétrie. Au trot : le déplacement et la puissance dorsoventrale.

Pour les allures, la corrélation à la performance est faible et l’héritabilité est faible à modérée.

Le cœur a été étudié sur 478 chevaux. Cinq mesures sont corrélées aux IP : volume d’éjection, diamètre de l’aorte, aire, masse et diamètre interne du ventricule gauche.

Compte tenu de l’échographie cardiaque, il existe donc une corrélation autour de 0,2 entre les critères et la performance et une héritabilité moyenne.

Discussion

Il s’agit de la première étude de ce genre pour les chevaux d’endurance. Elle a été réalisée sur un effectif substantiel. Les critères du phénotype retenus ont été dictés par les critères de terrain.

Sept mesures sont bien corrélées aux IP, 13 faiblement.

La taille est fortement héritable, mais de faible corrélation à la performance. La fonction cardiaque est à la fois corrélée à la performance et est relativement héritable (cœur d’athlète gros et musclé). Ces résultats sont cohérents avec les données fonctionnelles (la récupération cardiaque qui a une héritabilité de 0,45). Le format et la fréquence de foulée apparaissent héritables.

La suite de cette étude consistera à déterminer s’il existe des bases génétiques associées à ces critères de performance. La performance est multifactorielle.
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