Dystopie pour utopistes

Un jeune couple et leur fille débarquent en été au bord d’une rivière ardéchoise où une petite communauté en sandales conduite par un ancien prof de yoga s’est installée pour lutter contre la construction d’un parc aquatique sur la dernière zone humide de la région. Acceptant d’y passer quelques jours, le tandem parisien s’initie aux modes de vie et de pensée alternatifs de leurs hôtes. Parodique mais bien vue, cette partie descriptive (sans exclure l’empathie) de la vie du campement et de ses croustillants protagonistes est de loin la plus hilarante. La suite, inattendue mais dont l’évolution sera plus prévisible, bascule dans la science-fiction quand le groupe s’aperçoit que les barrages de police ont disparu… et que l’humanité entière a été décimée par une pandémie fulgurante. Libres enfin de réinventer le monde dont ils sont les seuls survivants, les utopistes n’en vont pas moins reproduire tout ce qu’ils dénonçaient : l’exclusion, les luttes de pouvoir, la restriction des libertés et pour finir… la violence atavique des Homo sapiens. Sous le comique, la fable s’avère pessimiste.
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