Les vétérinaires parmi les plus confiants pour leur profession

Un métier passionnant et diversifié ! » C’est ce que la profession vétérinaire déclare, même si quelques nuages sont venus assombrir son quotidien. Avec les kinés-ostéopathes, les vétérinaires ont une vision plutôt bonne et positive de la situation actuelle de leurs activités : 70 % des vétérinaires lui attribuent une note comprise entre 5 et 7 (sur une échelle de 1 à 10), versus 52 % pour l’ensemble des libéraux de santé interrogés. Ce sont les résultats de la 6^e édition de l’observatoire de CMV Médiforce (filiale du groupe BNP Paribas), qui sonde chaque année les professions libérales de santé en France sur leur métier et leurs sources de satisfaction. Un “moral professionnel” plutôt bon pour les 89 % des vétérinaires qui mettent en avant la variété de leurs activités (versus 73 % pour le panel sondé).

Un avenir incertain

Depuis six ans, la note globale décernée par ces libéraux de santé a baissé régulièrement (de 5,7 en 2011 à 4,8 en 2014) pour remonter très légèrement en 2016. Dans un contexte socio-économique difficile, à l’heure aussi de la transition numérique des petites et moyennes entreprises, le niveau d’adaptation de ces libéraux est variable.

« Les professions de santé ont été interrogées dans un contexte d’attentisme, avant les élections présidentielles. En effet, à quelles réformes doivent-elles s’attendre ? Néanmoins, il convient de noter le même attachement de ces professions libérales à leur métier, explique Ariane Govignon, directrice générale de CMV Médiforce. Si les vétérinaires, les infirmiers et les kinés-ostéopathes restent satisfaits, les chirurgiens-dentistes, les médecins généralistes, les radiologues et les pharmaciens sont plus pessimistes. »

Depuis 2012, la perception de l’avenir des libéraux de santé n’est pas vraiment bonne (note moyenne de 4,1 pour l’ensemble des sondés en 2016). Les kinés-ostéopathes sont les plus optimistes, les vétérinaires donnent à peine la moyenne (4,9) pour la situation future de leur profession. Tous les autres sondés figurent sous la moyenne (chirurgiens-dentistes, biologistes, médecins généralistes, pharmaciens et chirurgiens-dentistes ont une appréciation inférieure à 4 sur 10).

L’exercice libéral un peu moins prisé

L’incertitude sur l’avenir, avec l’industrialisation de structures de santé et la pression financière de grands groupes, interpelle ces professions.

Pour leur part, les vétérinaires sont un peu moins confiants pour la suite, mais une majorité d’entre eux (64 %) accordent une note comprise entre 5 et 7. Alors que 39 % de l’ensemble des professionnels libéraux sondés donnent une telle note pour les années à venir.

Plusieurs points noirs apparaissent néanmoins dans le paysage des vétérinaires. Selon l’observatoire de CMV Médiforce, la perte du marché des médicaments vétérinaires, la concurrence accrue avec les chaînes de cliniques et l’arrivée des cliniques low-cost sont des situations redoutées par la profession. Aussi la conjoncture économique actuelle qui impacte le pouvoir d’achat des clients a-t-elle des conséquences sur la médicalisation des animaux de compagnie notamment.

Enfin, une perte de confiance dans l’exercice libéral semble poindre à l’horizon (schéma ci-contre). « C’est un métier passionnant, mais il faut privilégier un mode d’exercice dans de grandes structures, avec si possible une spécialisation », explique un praticien sondé par l’observatoire de CMV Médiforce. Le statut de salarié pourrait à l’avenir concerner davantage de professionnels de santé (médecins généralistes, vétérinaires, etc.).

Une profession à revaloriser ?

La profession vétérinaire souffre de ce sempiternel manque de valorisation et/ou de reconnaissance. Car selon l’étude, les vétérinaires sont les moins nombreux à considérer apporter par leur métier une contribution à la société (58 % le mentionnent versus 81 % en moyenne pour les sondés n’exerçant pas dans ce domaine). Ils sont aussi moins nombreux à déclarer qu’ils se forment régulièrement et à souhaiter avoir plus d’échanges avec des professionnels d’autres spécialités. Enfin, la connexion à la Toile n’apparaît pas comme une urgence pour nombre d’entre eux.

Toujours selon l’étude, l’e-santé les interpellerait moins que les autres libéraux de santé : 47 % disent que « c’est plutôt lointain » versus 24 % pour la moyenne des autres professionnels de santé. Une difficulté supplémentaire mentionnée par les confrères dans cet observatoire est celle du recrutement des juniors : « Notre plus gros souci est de trouver de jeunes vétérinaires acceptant de partager les contraintes de notre activité, en matière d’horaires, de temps de travail et de gardes », explique l’un d’entre eux. Un réel problème que la profession n’ignore pas. Des solutions existent pourtant¹.
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¹ Lire pages 48 à 53 de ce numéro.