L’examen des voies respiratoires en visite d’achat

L’appareil respiratoire en visite d’achat est moins codifié que l’appareil locomoteur, c’est pourtant la deuxième cause de contre-performance »,explique notre consœur Julie Dauvillier. Dans le milieu des courses, il existe un protocole.

En outre, il est important de pratiquer un examen au repos et à l’effort. « Il faut penser à réaliser l’examen clinique. Même un petit jetage séreux doit alerter », renchérit-elle.

Les voies respiratoires supérieures

L’approche des voies respiratoires supérieures sera méthodique : palpation et percussion des sinus, palpation du larynx (une amyotrophie pourra être repérée en comparant les deux côtés, par exemple), inspection des nœuds lymphatiques. Le praticien peut aussi ressentir les colonnes d’air dans chaque naseau.

« L’examen le plus simple est l’endoscopie au repos, qui permet de déceler des anomalies structurelles ou fonctionnelles permanentes. Il est difficile de suspecter un problème si l’on ne se base que sur le bruit », ajoute notre consœur.

L’approche peut montrer des spécificités en fonction de la discipline sportive. Les acquéreurs de chevaux de course vont surtout vouloir vérifier si le cheval corne et s’il déplace son voile du palais. La classification selon Havemeyer (2003) permet de grader les stades d’hémiplégie laryngée.

L’avenir se situe peut-être dans l’échographie, avec la réalisation d’une échographie externe du larynx. L’absence de déplacement dorsal du voile du palais au repos ne signifie pas qu’il n’y en aura pas à l’effort.

Le risque d’anomalie au niveau de l’appareil respiratoire est souvent minimisé par les acquéreurs de chevaux de sport. Or, comme chez les chevaux de course, il s’agit de la deuxième cause de contreperformance. Selon une étude de notre consœur Emmanuelle van Erck, 71 % des chevaux qui enregistrent des contreperformances sans bruit anormal présentent une anomalie dynamique des voies respiratoires supérieures. Car celle-ci n’est pas toujours associée à un bruit.

Il convient de considérer les limites de l’endoscopie au repos pour l’hémiplégie laryngée, le déplacement dorsal du voile du palais (DDVP) et les anomalies dynamiques.

Il est possible de réaliser des endoscopies à l’effort chez les chevaux de selle. Pour les yearlings en vente publique, cet examen est plus compliqué à pratiquer, mais certains praticiens l’ont déjà fait.

Le cornage chronique est un vice rédhibitoire. Un bruit respiratoire anormal détecté dans les sept jours après la vente et une anomalie apparaissant à l’endoscopie seront pris en compte par les sociétés de courses, qui prévoient des conditions particulières.

Les voies respiratoires profondes

Les voies respiratoires profondes sont souvent peu examinées. L’auscultation respiratoire est peu sensible, car le praticien va rechercher l’inflammatory airway disease (IAD), l’asthme, des hémorragies pulmonaires. L’IAD ne montre pas de signes cliniques au repos. Quant à la respiratory airway obstruction (RAO), bien contrôlée, elle n’est pas visible. Il convient de procéder à un lavage broncho-alvéolaire, une indication qui peut être donnée au propriétaire (une inflammation est possible, d’une durée toutefois limitée).

Des tests de fonction respiratoire peuvent permettre de mesurer la résistance des voies respiratoires profondes.

En conclusion, il n’y a pas ou peu de consensus sur les voies respiratoires supérieures lors de visites d’achat, l’étendue de l’examen est laissé à l’appréciation du vétérinaire.
•