Déclaration des liens d’intérêt : comprenez-vous les objectifs de cette mesure ? - La Semaine Vétérinaire n° 1721 du 28/05/2017
La Semaine Vétérinaire n° 1721 du 28/05/2017

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Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR  ÉTIENNE CHEVANNE 

C’EST UNE NÉCESSITÉ

Le décret d’application sur la transparence des conventions avec les entreprises pharmaceutiques vétérinaires vient de paraître et complète celui qui précise l’encadrement des conventions permises sur le dispositif “anti-cadeaux”. Désormais, les ayants droit, les étudiants vétérinaires ou pharmaciens sont concernés.
Toute mesure visant à une meilleure transparence et donc toute information claire, disponible pour tous (et notamment nos clients), sont saines. Ces décrets, calqués sur ceux qui concernent les médecins, ne doivent pas être vécus comme une volonté de moralisation de notre profession, mais comme une nécessité. La transformation de nos structures professionnelles, qui ne fera que s’accélérer dans les prochaines années, exige cette transparence. Pour les organismes de formation, ces déclarations de convention ne sont pas un problème, car ces conventions existaient déjà dans la plupart des cas : il ne reste désormais qu’à les déclarer !
En marge de ces décrets, il est important que chaque intervenant scientifique fasse connaître systématiquement ses liens d’intérêt pour les conférences effectuées. À l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac), cette disposition est déjà en cours depuis quelques années.
Notons toutefois le travail chronophage que ces déclarations procurent aux laboratoires pharmaceutiques.

Éric Guaguère

ON ÉRIGE LE PRINCIPE DE SUSPICION

Dans la droite ligne du principe de précaution, voici désormais le décret “transparence” ou principe de suspicion… Ce qui n’est pas transparent est perçu comme obligatoirement suspect. Alors le législateur, de peur de se voir soupçonné de connivence avec les laboratoires pharmaceutiques, sort le bouclier pour se protéger contre le risque de responsabilité, voire de culpabilité. Le “public”, largement incompétent et ignorant sur ces sujets, devient le juge de ce qui est moralement acceptable ! Le changement va être conséquent, bousculant des habitudes et un relationnel fort entre praticiens et salariés de l’industrie. Puisqu’il faut déclarer le moindre plat du jour de plus de 10 € offert lors d’un déjeuner de travail, alors il va falloir s’en passer. Ce qui ne changera rien, évidemment, sur la liberté de prescription ! Car mettre en ligne ce type d’information serait un travail gigantesque pour les laboratoires, adossés en plus à un risque pénal considérable. Par contre les conséquences risquent d’être moins négligeables pour les organismes de formation continue ou de recherche, largement subventionnés par l’industrie pharmaceutique. Sauf à considérer que ce qui est transparent devient insignifiant, et qu’il suffit que l’information soit accessible sur Internet pour que personne ne s’en préoccupe.

Pierre Mathevet

UN TRAITEMENT D’ÉGALITÉ AVEC LES MÉDECINS

La première fois que j’ai entendu parler de la transparence, je n’avais pas vraiment perçu les enjeux de cette mesure. En intégrant l’industrie pharmaceutique, j’ai pris conscience de l’importance de la notion de transparence des liens entre les laboratoires et les professionnels de santé, les médicaments n’étant pas des produits anodins. Ainsi, notre service éthique et compliance avait déjà mis en place des procédures en s’inspirant de ce qui était fait en santé humaine, avant même que le décret transparence ne paraisse. Ce dernier est une spécificité française – il est vrai qu’il nécessite des investissements importants de tous les acteurs concernés. Par ailleurs, la bonne collaboration entre la DGAL, le SIMV et le CNOV1 en permet une mise en œuvre pragmatique. Je trouve intéressant que les vétérinaires soient traités sur un plan d’égalité avec les médecins et les pharmaciens : cela conforte davantage leur position de professionnels de santé dans le concept One Health. Est-ce que cela répond à un besoin de transparence du grand public et des propriétaires d’animaux ? Je ne sais pas, mais cela pourra certainement les rassurer sur les relations saines qu’entretiennent les laboratoires pharmaceutiques et les acteurs du secteur de la santé animale.


1 Direction générale de l’alimentation, Syndicat de l’industrie du médicament et réactif vétérinaires, Conseil national de l’Ordre des vétérinaires.
Alice Leverrier
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