Essai d’immunisation anti-GnRH en alternative à la castration chirurgicale

Depuis longtemps, il a été imaginé de faire produire aux différentes espèces animales des anticorps anti-GnRH (Gonadotrophin-releasing hormone). La difficulté technique était de rendre cette GnRH, ou une molécule voisine, immunisante. Aujourd’hui, des avancées dans ce sens ont été réalisées. Ces anticorps anti-GnRH vont bloquer la fixation de la GnRH sur les récepteurs hypophysaires produisant un arrêt gonadique. Il existe une spécialité qui a une autorisation de mise sur le marché dans l’espèce porcine (Improvac^®).

Cette étude visait à voir les effets de ce vaccin porcin sur dix étalons en observant pendant 8 mois les changements morphologiques, hormonaux et histologiques. Pour cela, deux injections d’Improvac^® ont été réalisées à un mois d’intervalle.

Les effets du vaccin

Chez neuf de ces chevaux, des modifications ont été significatives. Il existe, en revanche, une variabilité individuelle importante au niveau de l’amplitude des effets et de leur durée.

L’évolution du taux d’anticorps plasmatiques anti-GnRH est suivie par la méthode Elisa : dès la deuxième injection, une augmentation du taux d’anticorps est constatée. Dans le lot des chevaux étudiés, un sujet montre une moindre régression des testicules et aucun anticorps n’a été trouvé, mais chez les neuf autres, une atrophie testiculaire est observée.

Du point de vue histologique, l’hypoplasie des tubes séminifères est nette, mais sans lésion irréversible. Le score de Johnsen permet d’évaluer le nombre de cellules germinales. Pour les chevaux immunisés, il y a une vraie hypoplasie : absence de spermatozoïdes matures, mais il reste des spermatogonies, ce qui permet d’envisager que ce processus est réversible.

Concernant l’évolution des stéroïdes urinaires, même avant la deuxième injection, une diminution du taux de stéroïdes a été observée.

Par marquage histochimique des récepteurs aux androgènes, ceux-ci apparaissent conservés.

Une immunisation réversible

Le code des courses interdit cette immunisation réversible, donc il existe des outils qui permettent aux laboratoires de la détecter. Elle produit un effet net sur le comportement.

L’aspect macroscopique est un bon indicateur de la réversibilité. Après les deux injections, si le scrotum n’a pas bien diminué de taille, une troisième injection est possible, en primovaccination.

Quels sont les effets des injections de rappel ? Pour l’instant, on ne le sait pas. La recherche pourrait s’orienter vers la détection d’un marqueur permettant de juger que cette immunisation est réversible.
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