PARCOURS
ACTU
ÉVÉNEMENT
Auteur(s) : CLARISSE BURGER ET TANIT HALFON
Le nouveau ministre en charge de l’agriculture, Jacques Mézard, a entre les mains les dossiers sensibles du monde agricole et de la sécurité alimentaire. Présentation de cet « homme des territoires » .
Jacques Mézard, sénateur du Cantal, est l’un des 18 ministres du gouvernement d’Édouard Philippe (encadré en haut de la page 11). Il hérite d’un portefeuille très sensible, celui de l’agriculture, où a œuvré Stéphane Le Foll, son prédécesseur. D’importants chantiers l’attendent en effet, tant français qu’européens, à commencer par l’avenir agricole du pays, avec des agriculteurs et des éleveurs français subissant plusieurs fléaux, tels que la chute des prix, la fin des quotas, les aléas climatiques, les crises sanitaires et l’influenza aviaire. Il devra ensuite affronter les négociations relatives à la politique agricole commune (PAC) pour les années à venir.
Au ministère de l’Agriculture, on le dépeint comme « un homme des territoires, au service des paysans ». Lors de la passation de pouvoirs1, il s’est présenté comme « un homme de terrain, pas de médias, et un homme de caractère et de concertation ». Apparemment peu connu du grand public, une partie de la profession le découvre, si l’on en croit notre dernier sondage en ligne : 60 % des vétérinaires sondés attendent de voir ses actions, alors que 22,3 % déclarent, concernant son arrivée au ministère, que « c’est une excellente nouvelle » ou que « c’est plutôt positif ».
Les questions relatives à la ruralité et à la territorialité, Jacques Mézard les connaît bien, comme en témoignent son travail au Sénat, notamment sur l’élevage, et son appel, en novembre 2016, à un débat sur la sauvegarde et la valorisation de cette filière2. S’il revendique, entre autres, son attachement à une « politique de simplification et d’allégement des normes applicables à l’agriculture », il entend également protéger les petites structures, « essentielles pour le dynamisme des territoires ruraux » (encadré en bas de la page 11). De plus, il dénonce le « matraquage des vegans et autres groupes de pression qui font de la désinformation leur mode d’expression privilégié », au détriment de la filière viande.
La passation de pouvoirs a été l’occasion de poser sa marque de fabrique : d’une part, son estime pour le monde « paysan », qu’il définit comme « l’élément essentiel, primordial, de la vie de la nation et de la vie de nos territoires », d’autre part, son « devoir de protéger les agriculteurs, de les aider à se moderniser et à réussir les transitions sur lesquelles Stéphane Le Foll a beaucoup travaillé, parce que c’est indispensable pour réussir ».
L’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA), qui a eu lieu le 18 mai, lui a permis de dévoiler sa feuille de missions3 : « Je l’ai dit, je crois connaître le monde agricole. J’ai passé une partie de ma vie professionnelle sur le terrain. Depuis 2008 au Sénat, je suis souvent intervenu sur les problèmes agricoles. La fédération bovine, en particulier, le sait », rappelle-t-il aux professionnels présents. Selon lui, l’ensemble du gouvernement est conscient des enjeux du monde de l’agriculture. « Je porte une attention toute particulière aux difficultés auxquelles sont confrontés les agriculteurs. Le président de la République a un œil sur le monde agricole et a fixé un certain nombre d’objectifs : le droit à l’erreur, le lancement rapide des états généraux de l’alimentation, la nécessité d’essayer de faire évoluer la législation européenne sur les questions de concurrence, entre autres. Les chambres d’agriculteurs seront des interlocuteurs privilégiés. C’est ce que j’essaierai de mettre en œuvre », a-t-il déclaré à la sortie de cette assemblée. Lors de sa rencontre avec Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA)4, il a précisé « qu’un texte de loi pour la simplification des normes serait présenté en juin en conseil des ministres. Il portera, entre autres, sur les normes environnementales et les procédures et délais administratifs ».
Présent également à l’ouverture de la 85e session générale de l’Assemblée mondiale des délégués de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) à Paris5, le nouveau ministre a tenu à rappeler les grands défis mondiaux de la sécurité alimentaire et le rôle de la profession. « Il faut aussi souligner l’importance des vétérinaires, le rôle central des organismes statutaires et des écoles de formation vétérinaire, le rôle important que le vétérinaire joue dans les secteurs privé et public en préservant la santé animale et publique. Ces objectifs ne peuvent être remplis que grâce à une législation adaptée incluant des ressources financières et humaines adaptées. »
« Les partenariats privés et publics représentent une solution opportune », a-t-il explicité. Jacques Mézard s’attache aux normes de l’OIE, qui constituent des outils essen tiels pour la gouvernance sanitaire. Il a affronté la fièvre catarrhale ovine (FCO), qu’« [il connaît] bien, étant ancien parlementaire d’un département rural confronté à ces maladies ». Cette gouvernance est nécessaire pour que « le commerce international puisse s’effectuer en toute sécurité en préservant les hommes, les animaux et l’environnement ».
Le nouveau ministre n’a pas manqué de soutenir l’OIE pour ses actions menées en faveur de la santé animale et ses mesures prises en faveur de la lutte contre l’antibiorésistance. Sans oublier de souligner la qualité du travail de la profession vétérinaire. Un travail d’ailleurs récompensé par l’OIE et la World Veterinary Association (WVA), qui ont désigné le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires lauréat du prix 2017 de la Journée vétérinaire mondiale (lire page
30).
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LE NOUVEAU MINISTRE EN QUELQUES LIGNES
QUEL AVENIR POUR LES TERRITOIRES RURAUX ?
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