La BSAVA : 60 ans et tournée vers l’avenir

La British Small Animal Veterinary Association (BSAVA) fête ses 60 ans en 2017. Son congrès annuel s’est tenu du 6 au 9 avril à Birmingham (Grande-Bretagne), avec jusqu’à 14 sessions parallèles pour les praticiens, trois pour les auxiliaires spécialisés vétérinaires (ASV), ainsi qu’une session spécifique réservée aux étudiants. Comme d’habitude, un large éventail de conférences et d’ateliers était consacré aux nouveautés cliniques et techniques, mais aussi aux technologies innovantes, à la gestion d’équipe ou encore aux maladies génétiques.

La profession s’empare des maladies génétiques

Lors d’une conférence de presse, la World Small Animal Veterinary Association (WSAVA) a annoncé que les maladies héréditaires seront au cœur de la thématique retenue pour son congrès à Copenhague (Danemark) en septembre. « Globalement, il y a deux types de maladies héréditaires : primaire, provoquée par des mutations délétères, comme l’atrophie rétinienne progressive, ou secondaire, à la suite d’une conformation physique exagérée, comme trop de peau ou un museau trop court », précise Cathryn Mellersh, chef de l’unité génétique canine de l’institut de recherche Animal Health Trust. Pour la première catégorie, il existe un nombre croissant de tests ADN, « qui doivent être utilisés à bon escient, après avoir vérifié qu’ils ont été validés et sont appropriés pour la race en question. » Il ne s’agit pas d’exclure les chiens porteurs non affectés sur la base d’une seule mutation, mais d’en « réduire sa fréquence », pour éviter de limiter le patrimoine génétique. Quant aux races à conformation exagérée, « il est du rôle du vétérinaire d’en alerter, voire de déconseiller le propriétaire ». Le comité bien-être de la WSAVA a même proposé de « décourager les laboratoires pharmaceutiques d’utiliser les chiens brachycéphales dans leurs campagnes publicitaires ».

Travailler en intelligence avec les nouvelles technologies

Les défis et les opportunités qu’offrent les nouvelles technologies et leur impact sur la profession étaient au cœur d’une table ronde. Les participants ont souligné que toute nouvelle technologie devrait être vue comme une addition et non une substitution aux services vétérinaires. « La collecte et l’interprétation des données permettront aux vétérinaires d’identifier d’éventuels problèmes plus précocement et de prendre des décisions de façon plus efficace », a précisé James Andrews, vétérinaire et fondateur de l’entreprise de technologie portable pour animaux de compagnie Felcana. Mais, a-t-il prévenu, « si la technologie est souvent simple, c’est l’interprétation qui compte ». Pour lui, il est donc « essentiel » qu’un vétérinaire soit impliqué dans les différentes étapes du développement, souvent entrepris par des techniciens « sans aucune connaissance animale ».

La technologie permettra non seulement de faire progresser la surveillance et l’approche clinique, mais « elle pourra également améliorer la communication avec le client et l’interaction de celui-ci avec son animal, a rappelé Ned Flaxman, directeur de l’innovation numérique chez Zoetis. Il existe déjà des outils permettant de détecter l’arthrose chez le chien par la façon dont il court et d’identifier le sommeil perturbé d’un chien avec prurit. » Il a aussi cité les dispositifs permettant de faire jouer ou bouger l’animal en l’absence de son propriétaire.

L’une des questions clés abordées au cours du débat concernait la validation des dispositifs portables, à l’instar des outils utilisés en médecine humaine ; « Nous devrions connaître la spécificité et la sensibilité des données », a commenté un congressiste.

Pour David Catlow, représentant de l’instance ordinale Royal College of Veterinary Surgeons (RCVS), des « occasions fantastiques » sont données de « contribuer réellement à la bonne santé de nombreux animaux », mais il conviendrait de « prévoir un cadre réglementaire et légal pour protéger le bien-être de l’animal, ainsi que la confiance du public dans la profession ». David Catlow a également précisé qu’une consultation publique a été réalisée par le RCVS à ce sujet, qui a reçu plus de 1 300 réponses de vétérinaires, d’entreprises et du grand public, et dont l’analyse est en cours.

Bien-être et solidarité au programme

Le congrès était également l’occasion de promouvoir le bien-être des vétérinaires. Mind Matters, une initiative du RCVS pour que la santé mentale soit un sujet moins tabou, incitait les congressistes à partager leurs astuces “bien-être”¹. Un autre stand entier était transformé en confessionnal, invitant les intéressés à laisser – de façon anonyme – un petit mot, une prière, un coup de gueule ou un témoignage sur leurs vécus de vétérinaires. Le réseau des vétérinaires britanniques gays (British Veterinary Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender+ ou BVLGBT+) a tenu sa troisième assemblée générale et annoncé la création de groupes affiliés dans quatre des sept écoles vétérinaires.

Et pour réduire le gaspillage de nourriture, les restes des sandwiches non vendus ont été distribués à la population « vulnérable ou à faible revenu » de Birmingham, en collaboration avec une association de charité locale.
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¹ Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1719 du 12/5/2017, pages 13 et 14.